Les faits se sont déroulés dans ce centre.
Des incidents se sont produits, hier, à l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur. « Quelques mineurs ont détruit intégralement leur cellule nécessitant l'intervention des surveillants, relatent les syndicats CGT et UNSA.
Ces derniers ont été reçus à coups d'éclats de verres face à des mineurs prêts à en découdre physiquement ». Ils décrivent : « Une contagion de destruction s'est propagée nécessitant l'intervention de l'Équipe régionale d'intervention et de sécurité de l'administration pénitentiaire.
Dans la même journée la cuisinière a été agressée, poussant cette personne à quitter son poste. Nous lui apportons notre soutien ».
Face à la gravité de la violence subie, surveillants et éducateurs ont refusé de retourner en détention. Une assemblée générale aura lieu aujourd'hui.
Les troubles ont commencé au cours du week-end par l'agression d'une cuisinière sur laquelle des détenus ont jeté un seau et qu'ils ont insultée. Ils se sont ensuite généralisés: les surveillants ont été les cibles de projectiles, d'insultes et de menaces de mort, une dizaine de cellules ont été saccagées, ont indiqué les syndicats Ufap-Unsa Justice et CGT Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
D'abord localisés dans "l'unité" stricte où sont détenus les jeunes les plus difficiles, les incidents se sont étendus à la quasi-totalité des 45 mineurs incarcérés, à l'exception de quelques-uns, a indiqué Laurens Maffre, secrétaire régional de l'Ufap-Unsa-Justice.
Ces troubles ont nécessité l'intervention d'une Equipe régionale d'intervention et de sécurité (ERIS), sorte de force de réaction rapide constituée de surveillants intervenant en tenue de protection dans les situations de crise.
Après être intervenue dimanche pour neutraliser le détenu qui a agressé la cuisinière et le placer en cellule disciplinaire, l'ERIS était toujours présente lundi matin à l'établissement de Lavaur.
"La tension n'est pas redescendue", a dit Bertrand Mappas, de la CGT PJJ, qui parle de "rébellion généralisée".
On n'est "pas loin" de la mutinerie, a dit M. Maffre.
Sept départs de feu ont été dénombrés dans la nuit de dimanche à lundi.
Les premiers Etablissements pénitentiaires pour mineurs ont été ouverts il y a quelques années seulement pour détenir des mineurs condamnés ou prévenus. Ils sont censés remplacer les quartiers des mineurs dans les maisons d'arrêt.
Source : La Dépêche