Jeudi devant le tribunal correctionnel de Draguignan, Hervé Habert, un technicien dracénois de 35 ans, pompier volontaire pendant trois ans à Vidauban, n'a pas réussi à expliquer ce qui l'avait poussé à allumer des incendies.
L'appât du gain ? Sans doute pas, puisqu'il était payé à la garde et non au nombre d'interventions.
Il a pourtant reconnu avoir allumé 31 feux, entre octobre 2008 et février 2011, date de son interpellation. En détention provisoire depuis huit mois, il a été condamné hier à quarante-deux mois de prison ferme, prolongés par cinq ans de suivi sociojudiciaire, pendant lesquels il devra s'astreindre à des soins psychologiques, sous peine de subir deux ans de prison supplémentaires.
Le tribunal a ordonné qu'il soit maintenu en détention.
Le chat noir
Draguignan, Vidauban, Le Cannet, Les Arcs, Comps, Carcès, Le Luc, Lorgues, Flayosc, Gonfaron, Saint-Antonin, Besse, Aups, Canjuers. En comparant la liste des incendies au cours des trois dernières années, avec le tableau des gardes d'Hervé, ses déplacements professionnels et les cellules activées par son téléphone mobile, ce sont donc plus de trente incendies volontaires qui lui ont été attribués depuis octobre 2008.
Ses collègues de la caserne de Vidauban n'ont pas été surpris. Ils avaient noté que lorsqu'il était de garde, les sorties étaient plus nombreuses que les autres jours. À telle enseigne qu'ils l'avaient surnommé " le chat noir ".
Mises à feux à retardement
Le hasard a voulu que l'un de ses collègues de Vidauban, qui prenait le frais un soir devant sa porte, reconnaisse la voiture professionnelle d'Hervé qui se garait devant des conteneurs à recyclage. Il a vu son camarade de caserne jeter furtivement une boîte dans un conteneur et prendre le large aussitôt. Deux minutes après, le conteneur prenait feu.
C'est ainsi que l'enquête de gendarmerie a démarré, retraçant l'itinéraire incendiaire d'Hervé, et mettant en évidence le dispositif de mise à feu à retardement qu'il utilisait.
Hervé a reconnu l'ensemble des incendies qui lui étaient reprochés. Principalement des feux de conteneurs, mais aussi des feux de broussailles qui ont parfois détruit plus de 4 000 m2.
Les pulsions d'un passé lourd
Plus dangereux, il avait allumé un feu de palettes dans une scierie aux Arcs. Enfin, il avait placé un de ses engins incendiaires dans le vide sanitaire d'une villa de Taradeau, occupée par un couple de personnes âgées et handicapées.
Pourquoi cette frénésie destructrice ?
«Un mal-être général. Je n'étais pas bien dans ma vie. Je m'en veux tellement. Il n'y a rien à ajouter. »
Pour les deux experts psychiatres qui l'ont examiné, Hervé jouit de son entier discernement. Pour le bâtonnier Gilbert Bouzereau en défense, les experts sont sans doute passés à côté d'une véritable pathologie : la pyromanie.
Ils n'ont en tout cas pas perçu la cause des angoisses profondes qui provoquaient les pulsions de ce pompier. Pour la psychologue, le vécu particulièrement traumatique d'Hervé avait pu y contribuer. Il avait en effet passé douze mois de service militaire en ex-Yougoslavie, où il avait dû déterrer 369 corps dans les charniers de ce massacre.
Le nombre peu commun de mises à feu a conduit le procureur Laurent Robert à requérir une peine de cinq ans d'emprisonnement, plus cinq ans de suivi sociojudiciaire.
Me Bouzereau estimait qu'Hervé avait davantage besoin de soins que d'enfermement. Le tribunal a tenu compte de son casier judiciaire vierge.
L'appât du gain ? Sans doute pas, puisqu'il était payé à la garde et non au nombre d'interventions.
Il a pourtant reconnu avoir allumé 31 feux, entre octobre 2008 et février 2011, date de son interpellation. En détention provisoire depuis huit mois, il a été condamné hier à quarante-deux mois de prison ferme, prolongés par cinq ans de suivi sociojudiciaire, pendant lesquels il devra s'astreindre à des soins psychologiques, sous peine de subir deux ans de prison supplémentaires.
Le tribunal a ordonné qu'il soit maintenu en détention.
Le chat noir
Draguignan, Vidauban, Le Cannet, Les Arcs, Comps, Carcès, Le Luc, Lorgues, Flayosc, Gonfaron, Saint-Antonin, Besse, Aups, Canjuers. En comparant la liste des incendies au cours des trois dernières années, avec le tableau des gardes d'Hervé, ses déplacements professionnels et les cellules activées par son téléphone mobile, ce sont donc plus de trente incendies volontaires qui lui ont été attribués depuis octobre 2008.
Ses collègues de la caserne de Vidauban n'ont pas été surpris. Ils avaient noté que lorsqu'il était de garde, les sorties étaient plus nombreuses que les autres jours. À telle enseigne qu'ils l'avaient surnommé " le chat noir ".
Mises à feux à retardement
Le hasard a voulu que l'un de ses collègues de Vidauban, qui prenait le frais un soir devant sa porte, reconnaisse la voiture professionnelle d'Hervé qui se garait devant des conteneurs à recyclage. Il a vu son camarade de caserne jeter furtivement une boîte dans un conteneur et prendre le large aussitôt. Deux minutes après, le conteneur prenait feu.
C'est ainsi que l'enquête de gendarmerie a démarré, retraçant l'itinéraire incendiaire d'Hervé, et mettant en évidence le dispositif de mise à feu à retardement qu'il utilisait.
Hervé a reconnu l'ensemble des incendies qui lui étaient reprochés. Principalement des feux de conteneurs, mais aussi des feux de broussailles qui ont parfois détruit plus de 4 000 m2.
Les pulsions d'un passé lourd
Plus dangereux, il avait allumé un feu de palettes dans une scierie aux Arcs. Enfin, il avait placé un de ses engins incendiaires dans le vide sanitaire d'une villa de Taradeau, occupée par un couple de personnes âgées et handicapées.
Pourquoi cette frénésie destructrice ?
«Un mal-être général. Je n'étais pas bien dans ma vie. Je m'en veux tellement. Il n'y a rien à ajouter. »
Pour les deux experts psychiatres qui l'ont examiné, Hervé jouit de son entier discernement. Pour le bâtonnier Gilbert Bouzereau en défense, les experts sont sans doute passés à côté d'une véritable pathologie : la pyromanie.
Ils n'ont en tout cas pas perçu la cause des angoisses profondes qui provoquaient les pulsions de ce pompier. Pour la psychologue, le vécu particulièrement traumatique d'Hervé avait pu y contribuer. Il avait en effet passé douze mois de service militaire en ex-Yougoslavie, où il avait dû déterrer 369 corps dans les charniers de ce massacre.
Le nombre peu commun de mises à feu a conduit le procureur Laurent Robert à requérir une peine de cinq ans d'emprisonnement, plus cinq ans de suivi sociojudiciaire.
Me Bouzereau estimait qu'Hervé avait davantage besoin de soins que d'enfermement. Le tribunal a tenu compte de son casier judiciaire vierge.
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