par Invité Dim 22 Mai - 13:03
A Beautor, l'eau avait envahi une partie de la commune rendant la circulation des voitures difficiles.
BEAUTOR (Aisne). Il voulait à tout prix rentrer chez lui, alors il a forcé le barrage, renversant au passage un pompier volontaire. La justice lui a donné un avertissement.
C'ÉTAIT le 13 janvier dernier, l'Aisne était sortie de son lit, inondant tout sur son passage.
A Beautor, depuis quelques jours déjà, les pompiers s'activent et tentent d'assécher les routes. Ce matin du 13 janvier, Roger, retraité de 59 ans est inquiet.
« Je me suis rendu au domicile de ma mère en 4x4 et en revenant les sapeurs-pompiers barraient à nouveau la route », explique-t-il à la barre du tribunal correctionnel de Laon. « J'étais énervé, stressé, je voulais rentrer chez moi, j'avais peur d'être, à nouveau, inondé. »
« Un acte involontaire »
Au barrage filtrant mis en place dans la Grande-Rue par les sapeurs-pompiers de la commune, vers 8 h 30 du matin, ce 13 janvier, le retraité décline son identité et donne le nom de la rue où il habite.
Les sapeurs-pompiers refusent de le laisser passer en voiture : trop de risques. « Mon client n'a pas compris : juste avant les pompiers venaient de laisser passer une voiture, pourquoi pas lui ? Tout le monde était sous pression. »
Roger au lieu de faire demi-tour, accélère et décide de passer en force. Le caporal-chef Jimmy Quignon, pompier volontaire au centre de secours de Beautor est surpris. Il n'a pas le temps de s'écarter pour se mettre à l'abri. Le 4x4 lui roule sur le pied.
Prévenu perturbé
Le retraité ralenti, mais poursuit sa route. « C'est un acte involontaire. S'il ne s'est pas arrêté, c'est parce qu'il a vu dans son rétroviseur que le pompier était debout, il en a déduit qu'il ne devait pas être blessé », plaide l'avocate de l'automobiliste qui rappelle que le sapeur-pompier s'en est tiré avec une entorse au pied et 3 jours d'ITT.
« Le pompier a été choqué par les faits qu'il a ressenti comme une agression », assure quant à lui l'avocat de la victime.
Ce 13 janvier, les pompiers avaient immédiatement averti les policiers du commissariat de Tergnier quand le chauffard avait pris la fuite. Roger avait été arrêté chez lui peu de temps après. « Le lendemain même, il a écrit au pompier pour lui présenter ses excuses. Depuis il est très perturbé. C'est la première et la dernière fois qu'on le verra comparaître devant un tribunal », certifie son avocate.
Le juge l'espère et a souhaité donner un avertissement au retraité impulsif en le condamnant à 500 euros d'amende, dont 250 euros avec sursis. Une peine assortie d'une obligation d'indemniser la victime pour tous préjudices confondus à hauteur de 2 300 euros.
Source : L'Union.
