Le policier blessé lors de l’intervention a dévoilé ses avant-bras couverts d’ecchymoses, hier au palais de justice de Nice.
Le policier blessé lors de l’intervention a dévoilé ses avant-bras couverts d’ecchymoses, hier au palais de justice de Nice.
L’homme interpellé samedi par la police municipale a un lourd casier judiciaire et psychiatrique. Présenté hier, il sera jugé le 6 juin prochain
Il est celui qui a menotté le braqueur. Il est aussi sa principale victime. Le policier municipal sérieusement blessé, samedi lors d’une tentative de braquage dans un bar-tabac à Nice, est venu hier au palais de justice en dévoilant ses avant-bras couverts d’ecchymoses. Amochés tout comme sa jambe, son flanc, son dos. Bilan : six jours d’ITT.
Ses deux collègues qui ont participé à l’intervention sont là, elles aussi*. En face, dans le box : Chemceddine Hamzaoui, 28 ans. Le prévenu a demandé un délai, afin de préparer sa défense. Pour l’heure écroué, il répondra le 6 juin de cette tentative de vol à main armée.
Mais dès hier, devant la 7e chambre correctionnelle, l’audience en comparution immédiate a permis de mettre un visage et des mots sur un braquage. « S’il a un lourd casier judiciaire, il a aussi un lourd passé psychiatrique. » C’est son avocat, Me Mohamed Kassoul, qui le dit. Son client traîne derrière lui pas moins de douze condamnations (pour vols, violences, trafic de stups…).
Il a quitté l’école très jeune pour être placé en foyer, a séjourné en hôpital psychiatrique de 13 à 15 ans, en prison de 18 à 23. « J’ai des problèmes psychologiques », indique lui-même Chemceddine Hamzaoui. Et pourtant.
« Un trou noir »
La présidente Bernadette Rivière-Caston est effarée : « Malgré ce casier extrêmement important, vous n’avez jamais été suivi par un SPIP [service de probation et d’insertion professionnelle] ? ! »
Crâne rasé, maillot siglé au nom du footballeur anglais Rooney, le prévenu déféré par la sûreté départementale dit avoir eu « un trou noir, rapporte Me Kassoul. Il ne se souvient de rien. Il est sujet à des bouffées délirantes. A-t-il connu une altération de sa personnalité ? » C’est ce que devra déterminer l’expert-psychiatre mandaté par le tribunal.
Celui-ci décide de placer en détention le prévenu, « pour éviter le risque de réitération et, surtout, de pression sur les victimes. » Une décision conforme aux réquisitions de Jean-Yves Lourgouilloux. Le procureur note que « cet individu a su démontrer, par le passé, qu’il était enclin au passage à l’acte… »
*. Mes Éric Borghini (Ville de Nice et policiers) et Audrey Vazzana (gérant et salariés du bar-tabac) représentent la partie civile.
Source : Nice-Matin