Alors que la saison 2012-2013 du Championnat de France de football de Ligue 1 redémarre demain, les policiers chargés de la sécurité dans et autour des stades sont déjà à pied d’œuvre. L’an passé, près de 718 personnes ont été interpellées au cours des différents matchs livrés en Ligue 1 et en Ligue 2.
Lors de la saison 2010-2011, 696 interpellations avaient eu lieu. « Nous sommes dans les mêmes volumes d’arrestations depuis trois ans, rappelle un policier spécialisé dans la lutte contre les violences dans les stades. En 2009-2010, nous avions recensé 946 fauteurs de troubles interpellés, mais cette statistique avait été faussée par le match PSG - Saint-Etienne au cours duquel près de 249 personnes avaient été arrêtées. »
Pour Jean-Paul Dispans, ledirecteur adjoint de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), certains clubs seront observés plus attentivement : « Un regard, peut-être, plus poussé sur les nouveaux arrivants en Ligue 1 que sont Bastia, Reims et Troyes. Une attention particulière concernant les clubs de Montpellier, Saint-Etienne, Bordeaux, Nice et le PSG sera également mise en place en ce qui concerne les introductions de fumigènes et de pétards. » Par ailleurs, plusieurs objectifs qualifiés de prioritaires ont été définis pour cette nouvelle saison.
Le principe de la tolérance zéro appliqué aux supporteurs racistes. Les policiers, chargés d’assurer le bon déroulement des matchs en termes de sécurité, se sont vu désigner les actes et comportements racistes, xénophobes, homophobes et antisémites comme cibles prioritaires.
Une surveillance renforcée contre l’introduction de fumigènes et de pétards. La plupart des supporteurs interpellés l’an passé l’ont été pour avoir tenté d’accéder aux tribunes, munis de fumigènes et de pétards. « Près de 44% des personnes arrêtées ont été trouvées porteuses de ce type d’engins, constate un enquêteur. Nous avons noté une nette augmentation du nombre de pétards saisis. En 2009-2010, ils représentaient 4,8% des engins de pyrotechnie découverts. En 2010-2011, leur proportion est passée à 34,6% et, l’an dernier, ils représentaient près de 49,2% des engins de pyrotechnie allumés en tribune. » Un phénomène qui s’explique par la facilité avec laquelle les supporteurs peuvent dissimuler ces pétards, de petite taille. Des fouilles, plus minutieuses, vont donc être mises en place.
Une lutte accrue contre les bagarres programmées entre supporteurs. Les fameux « fights » entre clubs de supporteurs annoncés sur Internet, et qui se déroulent dans des lieux fixés à l’avance, loin des stades, représentent également un des objectifs principaux de lutte contre les violences. « Pour endiguer ces fights, qui restent à la marge et qui se sont chiffrés à quelques dizaines l’an passé, nous allons accentuer notre travail sur le renseignement en amont, souligne un haut fonctionnaire. Tout participant à ces bagarres fera l’objet d’une interpellation systématique. »
Un suivi particulièrement soutenu des interdits de stades. « Il en va de la crédibilité même de cette mesure, poursuit la même source. En 2011-2012, 65 personnes faisant l’objet d’une interdiction de stades — sur un total de 413 — n’ont pas respecté leur obligation de pointage dans un commissariat le jour du match de leur équipe. Dix-huit interdits de stade ont également été interpellés dans ou à proximité d’un enceinte. »
Le Parisien