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    Eric Cantona : «Sans la culture, je serais mort!»

    marc
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    Eric Cantona : «Sans la culture, je serais mort!» Empty Eric Cantona : «Sans la culture, je serais mort!»

    Message par marc Lun 17 Oct - 16:52

    Le « King » sur scène ne pouvait interpréter qu'un roi. Ce sera Père Ubu dans Ubu enchaîné d'Alfred Jarry, mis en scène par l'Anglais Dan Jemmett.
    Créée il y a quinze jours à Valenciennes, la pièce fait étape à Toulon ce week-end au théâtre Liberté. Rencontre avec Eric Cantona. Un fauve intriguant que l'on rêve d'approcher, même si l'on craint qu'à tout moment il sorte ses griffes.

    Comment êtes-vous devenu père Ubu ?
    Je n'y avais jamais pensé. Mais je connaissais le travail de Dam Jemmet (le metteur en scène, Ndlr) que j'aimais beaucoup. On s'est croisé une première fois quand je suis allé voir une de ses pièces à la Comédie française. Il est ensuite, par hasard, venu me voir dans la pièce que je jouais avec Lorànt Deutsch au théâtre Marigny. D'après ce qu'il m'a dit, c'est là qu'il a eu l'idée de monter Ubu.
    Vous ne jouez pas Ubu roi mais Ubu enchaîné, qui est moins connu, mais qui peut-être vous correspond plus…
    Je suis là pour interpréter le personnage que l'on me demande. Je pense qu'Ubu est assez éloigné de ce que je suis, mais je veux faire entrer le personnage dans ma peau.
    Comment avez-vous appréhendé le rôle ? Avec Dam Jemmet ?
    Oui, c'est un vrai directeur d'acteur. On s'est souvent vu avant. Je savais ce qu'il voulait quand j'ai travaillé le texte dans mon coin. C'est un travail de groupe, d'échange…
    Vous êtes assis durant toute la pièce…
    Pour ma première pièce, j'étais allongé (1). La deuxième, je suis assis. Peut-être qu'à la prochaine, je serais debout. Mais c'est bon d'être comme cela. Être assis correspond à la fois au texte et au sujet.
    Mais vous n'avez pas envie de vous lever pour laisser exploser la colère d'Ubu ?
    L'envie, oui. Mais c'est bon de la garder. J'adore. Retenir cette envie d'exploser… Le désir d'exploser est là, mais il doit rester là.
    Vous êtes sur scène avec Valérie Crouzet et Giovanni Calò, qui ont tous deux un accent. Vous aussi. Il n'y a pas eu de volonté de le gommer ?
    Dam Jemmet n'est pas le genre de metteur en scène qui s'embête avec ce genre de chose. Je crois même qu'il est en recherche de cela. Il ne va pas chercher son théâtre dans la naphtaline.
    Que pensez-vous de l'ivresse du pouvoir qu'incarne Ubu ?
    C'est quelque chose qui existera toujours. Le problème, c'est que l'homme veut toujours plus de pouvoir.
    Donc le pouvoir rend fou ?
    Oui. Je ne me cache pas derrière un personnage pour dire cela. Je suis assez grand. Il m'est arrivé quelque fois d'avoir envie de décerveler quelques personnes, mais je ne l'ai pas fait car je raisonne.
    L'an dernier, vous aviez fait une déclaration sur les banques qui avait « fait le buzz ». C'est une réponse qui sort de l'ordinaire, comme la pataphysique d'Ubu…
    J'ai pris beaucoup de distance par rapport à tout cela. Quand je dis quelque chose, c'est toujours avec un petit sourire.
    Qu'est-ce qui vous révolte aujourd'hui ?
    Quand je vois quatre-vingts chefs d'entreprise français qui vont en Libye pour négocier des contrats, cela me rend fou. Et dire qu'on nous avait fait croire qu'on allait faire la guerre là-bas pour des valeurs morales…
    Avez-vous suivi les primaires ?
    Oui.
    Et ?
    Rien. Je suis un homme libre. Ni de droite, ni du centre, ni de gauche. Je suis libre de penser et de dire ce que je veux.
    Vous a-t-on déjà approché ?
    Oh oui ! Cela ne m'intéresse pas. Ce serait aller aux antipodes de ce que je suis. Je suis un instinctif. Pas un intellectuel. C'est ce qui m'a guidé durant toute ma carrière, toute ma vie, et qui continuera jusqu'à ce que je finisse allongé entre quatre planches.
    Footballeur, puis acteur. Vous préférez quelle partie de votre vie ?
    Tout. Quand je fais quelque chose, c'est parce que j'aime cette chose. J'ai adoré le temps du foot, j'adore le temps d'aujourd'hui et ce que je ferai demain aussi.
    Demain, c'est votre rôle de directeur sportif des New York Cosmos ?
    C'est pour l'année prochaine. Je dois d'abord finir la tournée théâtre (en avril 2012, Ndlr) pour tenir mes engagements. En mai, j'irai là-bas pour aider ce club. J'ai envie de bien faire.
    Vous dites que ce club est un « mix entre l'art et le football »...
    C'est l'image que j'ai de ce club dans les 70's. Il y avait Pelé, Beckenbauer… Et puis ce club avait été créé par quelqu'un de la Warner, qui voulait du spectacle et qui voulait dépasser la vision gérante du foot que l'on connaît.
    Le théâtre va donc être mis entre parenthèses ?
    Non. Je serai à New York huit mois dans l'année. Cela me laisse quatre mois en France pour d'autres projets théâtre ou cinéma, parce que j'ai envie de continuer et de concilier ces deux activités.
    Minot, vous rêviez aussi d'être acteur ?
    J'ai toujours voulu faire vivre les objets ou les personnages. J'ai interprété beaucoup de personnages dans ma tête. Je ne suis pas seul dans ma tête. On est nombreux. C'est difficile à gérer. Mais cela me permet de travailler, car j'aime l'imaginaire.
    Cet imaginaire, c'est la culture ? Quelle place lui accorder ?
    Très importante ! Surtout pour la jeunesse. Si les jeunes ne font pas de sport et n'ont pas accès à la culture, que vont-ils faire ? Certains politiques n'y accordent pas assez d'importance. Ils se trompent. Si je n'avais pas eu la culture dans la vie, je serais mort ! Si je n'avais pas lu des livres, imaginé des paysages, des personnages, des lumières, des couleurs, je serais mort. Le monde imaginaire est le plus important de tous.
    Finalement, votre vision des choses colle tout à fait avec la pataphysique, la science des solutions imaginaires ?
    En fait, je suis docteur en pataphysique. Je me suis levé comme cela aujourd'hui. Demain, ce sera peut-être différent…

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