Les opérations de secours se sont déroulées dans une zone située entre la presqu'île de la Parata et les îles Sanguinaires.
Les gendarmes ont effectué leurs constatations dans l'eau, avant de rapatrier le corps à Aspretto. (Photos Pierre-Antoine Fournil)
Une enquête entre deux eaux. Et des incertitudes. Hier, le corps d'un apnéiste, parti faire de la chasse sous marine, était retrouvé aux îles Sanguinaires, au large d'Ajaccio. Si son identité n'était pas connue dans la soirée, une certitude émergeait. L'homme n'a pas été victime d'une simple noyade. Aurait-il été percuté par un bateau ? L'enquête menée par la gendarmerie ne permettait pas de l'établir. Retour sur les faits.
Il est 15 heures. Une bouée qui dérive au large de la Parata inquiète un promeneur. Celui-ci ne voit pas remonter le plongeur depuis de trop longues minutes.
Par 15 mètres de fond
Il avise le Cross-Med qui déclenche des opérations de recherche et de sauvetage. L'hélicoptère Dragon 20 embarque deux plongeurs pompiers pour survoler la zone. Dans le même temps, des sauveteurs de la SNSM arment la vedette 438 et le semi-rigide 633. La Gravona de la gendarmerie scrute les flots. À terre, une patrouille de la sécurité publique complète le dispositif. Sur une mer légèrement secouée par un résidu de houle, les sauveteurs tentent de remonter le fil de cette bouée sans plongeur. La visibilité parfaite de cet après-midi quasi estival leur permet un champ d'action large. Inspectant les falaises tranchantes et les criques abruptes de cette passe entre la Parata et l'isolottu d'I Porri, la plus proche des trois Sanguinaires.
Vers 17 heures, un binôme de pompiers plongeurs découvre un corps sans vie gisant par une quinzaine de mètres de fond. Le volet des recherches se referme pour ouvrir celui de l'enquête judiciaire.
Les hommes de la gendarmerie maritime vont procéder aux relevés en milieu subaquatique. Le corps présente en effet des blessures suspectes qui laissent à penser que le décès n'est pas dû à une simple noyade. Aurait-il été percuté par un bateau qui aurait ensuite pris la fuite ? Cela reste à démontrer. Quoi qu'il en soit, la cordelette reliant le plongeur à sa bouée semble avoir été sectionnée. Des témoins pourraient être décisifs à ce sujet.
Une personne se souvient en tout cas que ce plongeur qui fouillait la passe depuis la matinée s'était dûment signalé par une bouée.
Un homicide involontaire ?
Vers 19 heures, les équipes regagnaient la base d'Aspretto. À bord, ils rapatriaient le corps de l'apnéiste dont l'identité n'était toujours pas connue dans la soirée. Selon une source proche de l'enquête, il pourrait s'agir d'un quadragénaire originaire de Marseille.
Des vérifications étaient encore en cours dans la nuit. Elles portaient notamment sur une moto immatriculée dans les Bouches-du-Rhône qui était garée sur le parking.
L'enquête judiciaire qui cherche à établir les causes du décès comptera bien entendu sur l'examen médico-légal. Seule cette autopsie pourra déterminer si les blessures étaient létales.
Ou si elles ont provoqué la noyade par la suite. Dans les deux cas, si celles-ci ont bien été causées par une hélice, le pilote serait poursuivi pour « homicide involontaire », comme un délinquant routier.
Corse-Matin