[Haute-Garonne] Joggeuse : le gant désignera-t-il le tueur ?

Le gant retrouvé pourrait mettre les gendarmes sur la piste de la voiture du tueur de Patricia Bouchon.

Le gant de latex retrouvé dans le fond de la gorge de la joggeuse tuée à Bouloc (Haute-Garonne), le 14 février, désignera-t-il le tueur ? Selon nos informations, ce gant proviendrait d'une station-service où l'agresseur aurait mis de l'essence avant de commettre l'irréparable.

La découverte, lors de l'autopsie, d'un gant en latex enfoncé dans la gorge de Patricia Bouchon, la joggeuse de 49 ans disparue le 14 février à Bouloc en Haute-Garonne et dont le corps a été retrouvé à 12 kilomètres de là, le 29 mars, pourrait aider les enquêteurs dans leur travail. Selon nos informations, ce gant est l'un de ceux que l'on trouve aux pompes des stations-service pour ne pas se salir les mains lorsqu'on met de l'essence. Le modèle de ce gant a peut-être permis aux enquêteurs de déterminer de quelle station de l'agglomération toulousaine il peut provenir. Les microtraces de carburant qu'il peut contenir seraient aussi à même de les éclairer un peu plus encore sur le type de voiture utilisée par le tueur. En effet, si des traces de gasoil sont relevées, c'est que la voiture est une diesel. Ainsi réduisent-ils considérablement le nombre de véhicules et de propriétaires suspects.

Depuis le début de cette affaire, la voiture de l'agresseur est d'ailleurs au cœur des investigations menées par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse. Forts d'un témoignage, deux jours après l'étrange disparition de Patricia Bouchon ils se mettaient déjà en quête d'une Clio grise ou de couleur foncée. Ils en saisissaient une sur la place du village de Bouloc à des fins d'expertise. Mais cette piste ne s'avérait pas la bonne. Quelques jours plus tard, ils interpellaient un éboueur du secteur à qui il arrivait de circuler à bord de la… Clio de sa mère. Là encore, les gendarmes ont fait chou blanc.

Des gants en latex permettent à ceux qui les portent de ne pas laisser leurs empreintes ou leur trace ADN. Reste à savoir si, cependant, les enquêteurs ont pu retrouver le sien à l'intérieur. S'il y en avait, il aura été soigneusement prélevé et comparé à ceux du fichier national des empreintes génétiques. Même si l'homme n'est pas connu des services, cet ADN sera conservé et systématiquement comparé à celui prélevé sur d'autres scènes de crimes et d'autres suspects. Mais l'homme pouvait tout aussi bien porter deux gants superposés. Dans ce cas, il n'aura laissé aucune trace.

Le tueur aura donc prémédité l'agression de Patricia Bouchon en emportant des gants avec lui dans sa traque nocturne.

Enfoncé dans la gorge

Le gant était enfoncé dans la gorge de la mère de famille. Ce geste d'une violence inouïe n'a pas tué la victime morte des nombreux coups portés sur son corps qui lui ont brisé les vertèbres cervicales et le crâne. Sans doute Patricia Bouchon a-t-elle crié lors de l'attaque. Son meurtrier aura voulu la faire taire.

Après l'agression, son comportement, jusqu'ici glacial, s'est avéré surprenant. Selon nos informations, le tueur aurait dit « Excuse-moi ! Excuse-moi ! » à la joggeuse. Une signature ? Là encore, l'enquête s'attache à déterminer si ailleurs, sur une autre scène de crime, une victime n'aurait pas reçu les excuses, après coup de son agresseur.

Le chiffre : 1

Mois > Autopsie. L'autopsie de Patricia Bouchon a été réalisée il y a un mois après la découverte de son corps, le 29 mars à Villematier.

« La découverte de ce gant est un élément important dans la difficile traque du meurtrier ».
Une source proche de l'enquête.

Source : La Dépêche