Un an après les émeutes, la Villeneuve de Grenoble toujours instable
Un an après les violents incidents qui avaient enflammé la Villeneuve à Grenoble, les renforts policiers ont rétabli un calme précaire dans ce quartier sensible. Mais un fort sentiment d'insécurité persiste sur fond de chômage massif des jeunes et de précarité généralisée. "La situation est sous contrôle", affirme Daniel Chomette, secrétaire départemental du syndicat de police SGP-FO. "La Villeneuve, c'est maîtrisé", assure-t-il.
Ce quartier populaire de Grenoble avait connu 3 nuits de violents affrontements après la mort de Karim Boudouda, tué lors d'un échange de tirs avec la police dans la nuit du 15 au 16 juillet 2010 après le braquage d'un casino. À l'époque, la police avait été "dépassée", reconnaît Daniel Chomette : "On avait atteint un seuil de rupture du point de vue budgétaire. La situation était telle qu'on avait des problèmes de carburant et qu'à certaines heures du week-end il y avait un seul véhicule de police pour une agglomération de 250 000 habitants."
Renforts policiers
Depuis, des renforts humains (42 policiers et adjoints de sécurité) et matériels ont été alloués à Grenoble. Et un nouveau préfet, Éric Le Douaron, issu des rangs de la police, a été nommé par Nicolas Sarkozy, qui a promis une "guerre nationale" contre les "voyous". À la Villeneuve, "la criminalité a baissé de pratiquement 15 % depuis l'année dernière. Les choses sont beaucoup plus apaisées", assure aujourd'hui Éric Le Douaron en mettant en avant un "très bon bilan".
Les effectifs de la brigade spécialisée de terrain sont passés de 12 à 33 policiers. Un groupe d'intervention régional (GIR) a été créé pour lutter contre l'économie souterraine, ainsi qu'une unité mixte d'intervention rapide (Umir) pour parer aux émeutes urbaines.
Calme précaire
Du côté des habitants, le bilan est plus contrasté. "On sent qu'il y a une légère amélioration, mais il reste beaucoup à faire", estime Mahrez Kheriji, président de l'Union de quartier Arlequin, arrivé en 1991 à la Villeneuve. "Les jeunes se font de plus en plus contrôler, mais ils n'ont pas plus de travail", lâche un commerçant. Les nuisances et incivilités se sont déplacées vers la place des Géants, au sud-est du quartier, où quelques dizaines de jeunes squattent de la fin de l'après-midi jusqu'à tard dans la nuit.
"On a quasiment utilisé tous les moyens possibles et imaginables à la portée d'une collectivité locale", assure pour sa part Michel Destot, maire PS de Grenoble, en citant les 350 000 euros supplémentaires débloqués pour le quartier cette année. "C'est le quartier de Grenoble pour lequel on consacre le plus de moyens. Il y a encore, malheureusement, beaucoup à faire. Il faudra encore des moyens, les moyens de l'État notamment", ajoute-t-il.
Leparisien
Un an après les violents incidents qui avaient enflammé la Villeneuve à Grenoble, les renforts policiers ont rétabli un calme précaire dans ce quartier sensible. Mais un fort sentiment d'insécurité persiste sur fond de chômage massif des jeunes et de précarité généralisée. "La situation est sous contrôle", affirme Daniel Chomette, secrétaire départemental du syndicat de police SGP-FO. "La Villeneuve, c'est maîtrisé", assure-t-il.
Ce quartier populaire de Grenoble avait connu 3 nuits de violents affrontements après la mort de Karim Boudouda, tué lors d'un échange de tirs avec la police dans la nuit du 15 au 16 juillet 2010 après le braquage d'un casino. À l'époque, la police avait été "dépassée", reconnaît Daniel Chomette : "On avait atteint un seuil de rupture du point de vue budgétaire. La situation était telle qu'on avait des problèmes de carburant et qu'à certaines heures du week-end il y avait un seul véhicule de police pour une agglomération de 250 000 habitants."
Renforts policiers
Depuis, des renforts humains (42 policiers et adjoints de sécurité) et matériels ont été alloués à Grenoble. Et un nouveau préfet, Éric Le Douaron, issu des rangs de la police, a été nommé par Nicolas Sarkozy, qui a promis une "guerre nationale" contre les "voyous". À la Villeneuve, "la criminalité a baissé de pratiquement 15 % depuis l'année dernière. Les choses sont beaucoup plus apaisées", assure aujourd'hui Éric Le Douaron en mettant en avant un "très bon bilan".
Les effectifs de la brigade spécialisée de terrain sont passés de 12 à 33 policiers. Un groupe d'intervention régional (GIR) a été créé pour lutter contre l'économie souterraine, ainsi qu'une unité mixte d'intervention rapide (Umir) pour parer aux émeutes urbaines.
Calme précaire
Du côté des habitants, le bilan est plus contrasté. "On sent qu'il y a une légère amélioration, mais il reste beaucoup à faire", estime Mahrez Kheriji, président de l'Union de quartier Arlequin, arrivé en 1991 à la Villeneuve. "Les jeunes se font de plus en plus contrôler, mais ils n'ont pas plus de travail", lâche un commerçant. Les nuisances et incivilités se sont déplacées vers la place des Géants, au sud-est du quartier, où quelques dizaines de jeunes squattent de la fin de l'après-midi jusqu'à tard dans la nuit.
"On a quasiment utilisé tous les moyens possibles et imaginables à la portée d'une collectivité locale", assure pour sa part Michel Destot, maire PS de Grenoble, en citant les 350 000 euros supplémentaires débloqués pour le quartier cette année. "C'est le quartier de Grenoble pour lequel on consacre le plus de moyens. Il y a encore, malheureusement, beaucoup à faire. Il faudra encore des moyens, les moyens de l'État notamment", ajoute-t-il.
Leparisien