Police et gendarmerie : la colère de Guéant contre la Cour des comptes
La Cour des comptes éreinte la gestion des forces de sécurité dans un rapport publié jeudi. Au fil des 250 pages, dans lesquelles elle analyse l'action des forces de sécurité, les moyens mis en oeuvre et les résultats, l'institution indépendante met aussi en doute la baisse de la délinquance depuis 2002, date de l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Intérieur. «Inexactitudes, erreurs d'analyse, oublis», manque «d'objectivité» et «sous-entendus contestables», rétorque-t-on place Beauvau. «La règle de la procédure c'est que les magistrats et non magistrats prêtent serment et la garantie de l'impartialité c'est qu'ils travaillent en équipe, répond Didier Migaud, président de la cour de des comptes qui souligne que l'institution ne se substitue pas au pouvoir. «Le Premier ministre reconnait lui-même qu'il y a des marges de progression dans les forces de sécurités. Dans ce rapport, il ya seulement des constats et des recommandations...»
Des «approximations», selon Guéant
Interrogé sur BFM TV, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, s'est emporté contre les «approximations» d'un rapport «qui ne traduit pas la réalité de la situation». Se disant «en colère», il a lancé : «Avec le vocabulaire qui est bien le sien, la Cour parle de bilan contrasté, mais depuis 2001 nous avons 500 000 victimes de moins, ce n'est pas contrasté, c'est un vrai succès de la politique gouvernementale.»
Il y a des «réformes» importantes entreprises, comme celle de la police d'agglomération, et la présence dans la rue s'est «améliorée de 10% entre 2005 et 2009», souligne le ministère de l'Intérieur. Il indique que 4 000 policiers et gendarmes supplémentaires seront déployés dans le rues au second semestre de cette année. Il a par ailleurs confirmé le non remplacement d'un départ en retraite sur deux, cette année et l'année prochaine. «La France doit maîtriser ses finances publiques, nous n'avons pas l'intention de devenir la Grèce ou le Portugal», a-t-il justifié.
Dans son rapport de 250 pages, la Cour des comptes passe au crible les forces de sécurité publique (SP), celles intervenant dans la rue, le gros des troupes de la police et de la gendarmerie, dans une cinquantaine de villes d'Ile-de-France, Rhône-Alpes ou Paca. Sur la période 2002-2010, écrivent les rapporteurs, l'Etat lui «a consacré des moyens croissants budgétaires, technologiques et humains».
Mais, ajoutent-ils, les résultats sont «contrastés» au regard des statistiques qui ont montré un «recul des atteintes aux biens» mais une «hausse» des violences aux personnes. Et depuis 2009, ajoute la Cour, l'«exigence d'une plus grande efficacité de la lutte contre la délinquance» - référence implicite à la politique sécuritaire impulsée par Nicolas Sarkozy dès 2002 - «doit être satisfaite (...) avec des moyens en diminution» et une «hausse des dépenses de rémunérations».
Baisse de 5,3% depuis le 1er janvier 2003 du nombre de policiers
L'organisation et la gestion des effectifs sont visés par le rapport qui fustige également l'état statistique des deux forces. Ainsi, avancent les rédacteurs, «en 2009, la reprise à la hausse de la délinquance a été évitée en grande partie par le refus des services d'enregistrer des plaintes» de victimes d'escroqueries. La baisse de la délinquance a résulté, selon eux, du fort recul des vols d'autos et de dégradations de biens privés.
Côté moyens, assurent-ils, «les effectifs ont été en hausse sur 2002-2010 suivie d'une diminution égale» avec, au final, une baisse de 5,3% depuis le 1er janvier 2003 du nombre de policiers et de 25% pour leurs budgets de fonctionnement (hors rémunérations) en 2010. La Cour pointe encore la «coûteuse et complexe organisation du temps de travail dans la police» et le «peu de latitude pour (...) l 'accumulation des heures à récupérer». Ainsi, en 2009, 30% du «potentiel théorique» des forces de la SP étaient «indisponibles pour cause de congés, repos, maladies et autres absences».
Dans le même temps, elle signale le «rôle grandissant des polices municipales», en développement de +35% sur la période analysée, beaucoup plus que les forces de l'Etat et plaide pour réformer l'organisation des forces «en profondeur». Il faut aussi un «nouveau partage territorial».
La vidéosurveillance mise en cause
Elle met par ailleurs en cause le «développement rapide mais coûteux» de la vidéosurveillance, allant jusqu'à mettre en doute les chiffres de celui-ci qui avançait le nombre de 20 000 caméras dans la rue en 2008 quand elles n'étaient que 10 000 pour la Cour.
LeParisien.fr
La Cour des comptes éreinte la gestion des forces de sécurité dans un rapport publié jeudi. Au fil des 250 pages, dans lesquelles elle analyse l'action des forces de sécurité, les moyens mis en oeuvre et les résultats, l'institution indépendante met aussi en doute la baisse de la délinquance depuis 2002, date de l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Intérieur. «Inexactitudes, erreurs d'analyse, oublis», manque «d'objectivité» et «sous-entendus contestables», rétorque-t-on place Beauvau. «La règle de la procédure c'est que les magistrats et non magistrats prêtent serment et la garantie de l'impartialité c'est qu'ils travaillent en équipe, répond Didier Migaud, président de la cour de des comptes qui souligne que l'institution ne se substitue pas au pouvoir. «Le Premier ministre reconnait lui-même qu'il y a des marges de progression dans les forces de sécurités. Dans ce rapport, il ya seulement des constats et des recommandations...»
Des «approximations», selon Guéant
Interrogé sur BFM TV, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, s'est emporté contre les «approximations» d'un rapport «qui ne traduit pas la réalité de la situation». Se disant «en colère», il a lancé : «Avec le vocabulaire qui est bien le sien, la Cour parle de bilan contrasté, mais depuis 2001 nous avons 500 000 victimes de moins, ce n'est pas contrasté, c'est un vrai succès de la politique gouvernementale.»
Il y a des «réformes» importantes entreprises, comme celle de la police d'agglomération, et la présence dans la rue s'est «améliorée de 10% entre 2005 et 2009», souligne le ministère de l'Intérieur. Il indique que 4 000 policiers et gendarmes supplémentaires seront déployés dans le rues au second semestre de cette année. Il a par ailleurs confirmé le non remplacement d'un départ en retraite sur deux, cette année et l'année prochaine. «La France doit maîtriser ses finances publiques, nous n'avons pas l'intention de devenir la Grèce ou le Portugal», a-t-il justifié.
Dans son rapport de 250 pages, la Cour des comptes passe au crible les forces de sécurité publique (SP), celles intervenant dans la rue, le gros des troupes de la police et de la gendarmerie, dans une cinquantaine de villes d'Ile-de-France, Rhône-Alpes ou Paca. Sur la période 2002-2010, écrivent les rapporteurs, l'Etat lui «a consacré des moyens croissants budgétaires, technologiques et humains».
Mais, ajoutent-ils, les résultats sont «contrastés» au regard des statistiques qui ont montré un «recul des atteintes aux biens» mais une «hausse» des violences aux personnes. Et depuis 2009, ajoute la Cour, l'«exigence d'une plus grande efficacité de la lutte contre la délinquance» - référence implicite à la politique sécuritaire impulsée par Nicolas Sarkozy dès 2002 - «doit être satisfaite (...) avec des moyens en diminution» et une «hausse des dépenses de rémunérations».
Baisse de 5,3% depuis le 1er janvier 2003 du nombre de policiers
L'organisation et la gestion des effectifs sont visés par le rapport qui fustige également l'état statistique des deux forces. Ainsi, avancent les rédacteurs, «en 2009, la reprise à la hausse de la délinquance a été évitée en grande partie par le refus des services d'enregistrer des plaintes» de victimes d'escroqueries. La baisse de la délinquance a résulté, selon eux, du fort recul des vols d'autos et de dégradations de biens privés.
Côté moyens, assurent-ils, «les effectifs ont été en hausse sur 2002-2010 suivie d'une diminution égale» avec, au final, une baisse de 5,3% depuis le 1er janvier 2003 du nombre de policiers et de 25% pour leurs budgets de fonctionnement (hors rémunérations) en 2010. La Cour pointe encore la «coûteuse et complexe organisation du temps de travail dans la police» et le «peu de latitude pour (...) l 'accumulation des heures à récupérer». Ainsi, en 2009, 30% du «potentiel théorique» des forces de la SP étaient «indisponibles pour cause de congés, repos, maladies et autres absences».
Dans le même temps, elle signale le «rôle grandissant des polices municipales», en développement de +35% sur la période analysée, beaucoup plus que les forces de l'Etat et plaide pour réformer l'organisation des forces «en profondeur». Il faut aussi un «nouveau partage territorial».
La vidéosurveillance mise en cause
Elle met par ailleurs en cause le «développement rapide mais coûteux» de la vidéosurveillance, allant jusqu'à mettre en doute les chiffres de celui-ci qui avançait le nombre de 20 000 caméras dans la rue en 2008 quand elles n'étaient que 10 000 pour la Cour.
LeParisien.fr