par Nichée dans les Alpes-de-Haute-Provence, la paisible vallée de l'Asse est sens dessus-dessous. Et pour cause, puisqu'une panthère noire s'y promènerait. Une magnifique bête à la longue queue et aux yeux dorés, selon les témoins qui l'ont vu laper l'eau d'une piscine, bondir au-dessus des routes ou encore se mettre dans les jambes d'un jogger.
Pas d'affolement.
La bête, aperçue par cinq personnes, n'est peut-être qu'un gros chat. C'est du moins ce qu'en pense la préfecture, plus que sceptique sur les témoignages qui pourtant sont appuyés par des empreintes de 8 à 10 centimètres retrouvées dans les collines d'Oraison.
Le quotidien La Provence a mené l'enquête et contacté un « expert reconnu », Gilles Cheylan, conservateur en chef du Muséum d'histoire naturelle d'Aix. Au vue des empreintes retrouvées, ce spécialiste des animaux n'a aucun doute : « Il s'agit bien des traces d'un grand félin. D'après la taille, il pourrait s'agir soit d'une panthère soit d'un puma, mais en tout état de cause, les traces sont celles d'un félin et pas d'un grand chien ».
Le premier témoin a être tombé nez-à-nez avec le félin a réussi à filmer l'animal alors que celui venait s'abreuver à l'eau de sa piscine. Las, la vidéo, prise à plusieurs dizaines de mètres de distance, est peu probante. Peu après un pompier aperçoit la panthère lors d'un jogging matinal. Commentaire du sportif : c'est un animal «très haut, avec une très longue queue, qui s'est enfui en deux bonds». Trois autres personnes ont ensuite vu la bête.
Mais en l'absence "d'éléments probants", l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ne veut toujours pas prendre ces témoignages au sérieux. Pas question de se couvrir de ridicule. Tout le monde a en tête l'histoire marseillaise, qui remonte à 2004, dans laquelle un gros chat transformé en panthère noire par des habitants à l'imagination débordante, avait fait fermer les calanques. Conséquence : pour la Provence, l'enquête « avance à pas de velours ».
Pas de panique toutefois. Pour Gilles Cheylan, « même affamée, il est très improbable que [la panthère] s'attaque à l'homme. Par contre, si elle était acculée dans un poulailler ou une bergerie et qu'elle essayait d'en sortir... C'est quand même un animal dangereux ». Quant à l'origine du félin, il pourrait « venir d'un cirque ou d'un particulier qui l'a élevée chez lui et s'en est débarrassée parce qu'elle devenait un peu trop grosse ».
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