L'avion officiel ramenant du Liban les journalistes Edith Bouvier et William Daniels, évacués jeudi de la ville syrienne assiégée de Homs, s'est posé vendredi à 18 h à l'aéroport militaire de Villacoublay, a constaté une journaliste de l'AFP. Dans une brève allocution prononcée avant d'aller s'entretenir avec les deux journalistes dans l'appareil, le président Nicolas Sarkozy a prévenu que les autorités syriennes auraient "à rendre des comptes devant les juridictions pénales internationales de leurs crimes". "Le crime qu'ils ont commis, les crimes qu'ils ont commis, ne resteront pas impunis", a ajouté M. Sarkozy. Lundi, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que la France voulait une saisine de la justice internationale pour sanctionner la répression menée par le régime syrien.
Devant leurs familles, le président de la République a loué le "courage" d'Edith Bouvier, 31 ans, grièvement blessée à une jambe, et à l'esprit "chevaleresque" de William Daniels, 34 ans, "qui n'a jamais abandonné" la journaliste du Figaro, "alors qu'il était valide". Il a également rendu hommage au grand reporter de France 2 Gilles Jacquier, mort en Syrie en janvier, et au photographe Rémi Ochlik, tué le 22 février dans le bombardement d'un quartier de Homs assiégé par l'armée syrienne. Edith Bouvier avait été grièvement blessée à la jambe.
Le chef de l'Etat s'est ensuite rendu dans l'appareil pour s'entretenir avec les deux journalistes. Un camion de pompiers prépositionné sur le tarmac devait ensuite conduire Edith Bouvier à l'hôpital militaire de Percy à Clamart (Hauts-de-Seine), tandis que sa mère, les yeux cernés, souriait volontiers. Acheminé jeudi vers Damas avec celui de la journaliste américaine Marie Colvin, le corps de Rémi Ochlik, 28 ans, devait être rapatrié vers la France. Juste avant le retour en France des deux journalistes, le parquet de Paris a diligenté une enquête préliminaire pour le "meurtre" de Rémi Ochlik et pour "tentative de meurtre" d'Edith Bouvier lors du bombardement le 22 février.
L'un de ses premiers objectifs sera d'identifier formellement le corps de Rémi Ochlik. Arrivée jeudi soir au Liban en compagnie de William Daniels, Edith Bouvier, avait été examinée vendredi à l'Hôtel-Dieu de France à Beyrouth avant de décoller en début d'après-midi. Alain Juppé avait déclaré vendredi que la journaliste était "en bonne santé malgré sa fracture".
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