par 
Fermeture exceptionnelle” affichée sur le rideau du “Loto du Moulin”, les clients ont dû se résoudre à changer leurs habitudes
En l’espace de 30 minutes hier matin, deux buralistes sont braqués par des individus armés.
« Ce que je comprends pas, c’est qu’ils ont été violents d’entrée. Sans même savoir si on avait de l’argent », raconte le buraliste Avignonnais. Il est le patron du tabac-presse “Loto du Moulin”, avenue du Moulin-de-Notre-Dame. Braqué par trois individus hier vers 6h30, il s’en sort avec un gros mal de tête, quelques points de suture et la peur d’avoir vu sa fille de 20 ans maintenue par un individu pointant une arme sur elle.
L’homme est loin d’imaginer que, quasiment au même moment, un autre braquage a lieu. C’est un de ses confrères de Montfavet qui subit l’assaut de deux individus armés. Mais le commerçant réussit à fuir et trouve refuge dans une boulangerie située à proximité. Les deux malfaiteurs ont pu emporter le fonds de caisse. Quelques dizaines d’euros.
« On ne garde jamais d’espèces. Vaut mieux pas… »
Au “Loto du Moulin”, le propriétaire a eu moins de chance… Les grilles de métal ne sont pas levées depuis bien longtemps. À l’extérieur, il fait encore nuit. Dans le commerce, il n’y a que le buraliste, sa fille employée et un client. Un retraité venu acheter son journal, loin d’imaginer qu’il figurerait dès le lendemain dans la rubrique “Faits divers”. « Ils étaient trois. Plutôt jeunes », confie le commerçant en parlant de ses agresseurs. Trois individus qui ont pris soin de porter des gants, des cagoules et de se relever la capuche. Au moins deux d’entre eux tiennent une arme de poing qu’ils pointent en direction de leurs victimes. Tout en les forçant à passer derrière le comptoir. « Ils voulaient que je leur ouvre le coffre. Mais on ne garde jamais d’espèces. Vaut mieux pas… », lance le buraliste de la cité des papes.
L’attaque du “gang” n’a duré que quelques minutes pour un butin de quelques cartouches de cigarettes, des jeux à gratter, des rouleaux de petite monnaie et le fonds de caisse. Un braquage express durant lequel les trois complices ont eu le temps de molester le buraliste, trop lent à leur goût.
Les policiers de l’antenne avignonnaise du Service régional de police judiciaire de Montpellier sont saisis des deux enquêtes.
Des braqueurs très agités
« J’ai essayé de leur parler pour qu’ils se calment. Pour ne pas qu’ils s’affolent car il y avait ma fille et le client », explique le commerçant, le crâne à peine recousu. Et d’admettre que pour persévérer dans sa profession, « il faut avoir les nerfs bien accrochés. Mais nous allons rouvrir demain (ndlr : aujourd’hui) ». Un sang-froid que, dans le feu de l’action, le trio de malfaiteurs a eu du mal à maîtriser. « Ils étaient très excités et agités », assure le buraliste. Un comportement qui indiquerait un manque d’expérience.
Si, il y a encore quelques années, “monter au braquo” était plutôt le fait de voyous aguerris, il est de plus en plus courant désormais que derrière l’arme se trouvent des “primo délinquants”. Ce qui pourrait impliquer des actes moins bien préparés.
Et surtout plus risqués pour les victimes.
LeDauphine.com
