Jeudi dernier, Félix a été victime d'un accident de scooter à Anglet. À terre, deux membres fracturés, et l'indifférence des passants. Il raconte les cinq minutes les plus longues de sa vie.
«Pour évacuer ma colère et ma peur » : ainsi commençait le courriel envoyé par Laure, vendredi, au journal « Sud Ouest ». La veille, son fils Félix, 15 ans, avait été victime d'un accident de scooter dans le quartier Maignon. Le choc de Félix et de sa maman Laure ne se résume pas à la frousse de l'accident.
Laure et Félix restent surtout profondément choqués par le comportement du conducteur mis en cause, qui a pris la fuite, et par celui des automobilistes passés sur les lieux des faits sans s'arrêter et se préoccuper de l'état du jeune homme, groggy, à terre.
Cinq minutes d'indifférence
« C'était jeudi vers 14 h 20 », témoigne Félix, samedi, sur une chaise roulante. Le jeune homme avait laissé la place du conducteur de son scooter à un copain. À Maignon, le scootériste a dû freiner violemment, pour éviter l'arrière d'une camionnette brusquement immobilisée. « Je suis parti en avant et je suis tombé sur la chaussée. »
Après son vol plané, et assommé par un choc à la tête dont il porte encore les stigmates, Félix parvient tout de même à s'éloigner de la circulation. « Le conducteur de la camionnette a freiné, j'ai vu les feux arrières. Il est resté à l'arrêt quelques secondes, puis il est parti très vite. » Il s'agit d'un délit de fuite, puni par la loi (lire par ailleurs).
Mais que dire des conducteurs, qui sont passés ensuite devant l'accident, pendant « cinq bonnes minutes », rapporte Félix. Car l'indifférence n'est pas punie par la loi… « Ils sont bêtes », avance avec pudeur le jeune homme. « Ils nous regardaient tous. Ils faisaient rien. » Sur son bout de trottoir, Félix a le pied et le bras fracturé, et une grosse envie de vomir, après son choc à la tête.
Laure, sa maman, panique rétrospectivement. « S'il y a avait eu un adulte, il aurait conseillé de ne pas bouger. Si tu avais eu les cervicales touchées, cela aurait pu être extrêmement grave. »
Un mois en chaise roulante
Un conducteur d'une trentaine d'années a fini par s'arrêter. « Il m'a demandé comment j'allais. Je ne voulais pas appeler les pompiers car j'avais peur de me faire gronder », avoue Félix. Le monsieur m'a pris mon portable pour appeler ma mère. »
Laure est accourue depuis son travail, en quelques minutes et elle a transporté son fils aux urgences. Félix a tout de suite été pris en charge au Centre hospitalier de Bayonne : radiographies, plâtres. Le collégien restera un mois en fauteuil roulant. Sa scolarité va être fortement perturbée.
Laure n'entend pas déposer plainte contre X. « Je ne cherche pas de responsable. Félix est également responsable », assure t-elle, mettant son fils face à ses imprudences.
« Je suis simplement révoltée que personne ne se soit arrêté. Tout le monde était certainement pressé. On est dans un monde de fous », lance la jeune femme. Avant de questionner : « Et moi comment j'aurais réagi dans ce cas ?
SUDOUEST
«Pour évacuer ma colère et ma peur » : ainsi commençait le courriel envoyé par Laure, vendredi, au journal « Sud Ouest ». La veille, son fils Félix, 15 ans, avait été victime d'un accident de scooter dans le quartier Maignon. Le choc de Félix et de sa maman Laure ne se résume pas à la frousse de l'accident.
Laure et Félix restent surtout profondément choqués par le comportement du conducteur mis en cause, qui a pris la fuite, et par celui des automobilistes passés sur les lieux des faits sans s'arrêter et se préoccuper de l'état du jeune homme, groggy, à terre.
Cinq minutes d'indifférence
« C'était jeudi vers 14 h 20 », témoigne Félix, samedi, sur une chaise roulante. Le jeune homme avait laissé la place du conducteur de son scooter à un copain. À Maignon, le scootériste a dû freiner violemment, pour éviter l'arrière d'une camionnette brusquement immobilisée. « Je suis parti en avant et je suis tombé sur la chaussée. »
Après son vol plané, et assommé par un choc à la tête dont il porte encore les stigmates, Félix parvient tout de même à s'éloigner de la circulation. « Le conducteur de la camionnette a freiné, j'ai vu les feux arrières. Il est resté à l'arrêt quelques secondes, puis il est parti très vite. » Il s'agit d'un délit de fuite, puni par la loi (lire par ailleurs).
Mais que dire des conducteurs, qui sont passés ensuite devant l'accident, pendant « cinq bonnes minutes », rapporte Félix. Car l'indifférence n'est pas punie par la loi… « Ils sont bêtes », avance avec pudeur le jeune homme. « Ils nous regardaient tous. Ils faisaient rien. » Sur son bout de trottoir, Félix a le pied et le bras fracturé, et une grosse envie de vomir, après son choc à la tête.
Laure, sa maman, panique rétrospectivement. « S'il y a avait eu un adulte, il aurait conseillé de ne pas bouger. Si tu avais eu les cervicales touchées, cela aurait pu être extrêmement grave. »
Un mois en chaise roulante
Un conducteur d'une trentaine d'années a fini par s'arrêter. « Il m'a demandé comment j'allais. Je ne voulais pas appeler les pompiers car j'avais peur de me faire gronder », avoue Félix. Le monsieur m'a pris mon portable pour appeler ma mère. »
Laure est accourue depuis son travail, en quelques minutes et elle a transporté son fils aux urgences. Félix a tout de suite été pris en charge au Centre hospitalier de Bayonne : radiographies, plâtres. Le collégien restera un mois en fauteuil roulant. Sa scolarité va être fortement perturbée.
Laure n'entend pas déposer plainte contre X. « Je ne cherche pas de responsable. Félix est également responsable », assure t-elle, mettant son fils face à ses imprudences.
« Je suis simplement révoltée que personne ne se soit arrêté. Tout le monde était certainement pressé. On est dans un monde de fous », lance la jeune femme. Avant de questionner : « Et moi comment j'aurais réagi dans ce cas ?
SUDOUEST