Les policiers marseillais ont gagné une nouvelle bataille dans la guerre qu’ils mènent depuis des mois pour enrayer la spirale des règlements de comptes. Hier matin, un homme de 25 ans surnommé le Chinois a été arrêté dans la cité de la Cayolle dans le cadre d’une enquête sur un trafic de stupéfiants. Ce suspect, qualifié de « très dangereux », était dans la mire de la brigade criminelle depuis deux ans et pourrait être impliqué dans deux affaires d’assassinats commis dans la cité phocéenne.
Dans deux planques, les enquêteurs ont découvert de la drogue, mais surtout un fusil à pompe, un pistolet automatique et des chargeurs de kalachnikov. Six autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de la même opération par la sûreté départementale.
Cette interpellation intervient moins de trois semaines après un coup de filet qui avait permis de mettre hors d’état de nuire deux hommes impliqués dans l’enlèvement d’un dealeur séquestré dans une villa de Gignac-la-Nerthe (Bouches-du-Rhône). L’un d’eux était recherché depuis plusieurs mois après avoir échappé à une patrouille de police, abandonnant dans le coffre de sa voiture dix kalachnikovs, tandis que l’autre, interpellé alors qu’il s’apprêtait à fuir vers l’Algérie, est présenté comme un « tueur patenté » par un policier local.
« Ces arrestations ne doivent rien au hasard, se réjouit une source judiciaire. C’est le résultat du travail en profondeur mené par tous les services de police et de gendarmerie pour partager leurs renseignements et cibler à la fois les auteurs potentiels ainsi que des victimes possibles. Cela nous permet d’esquisser une cartographie et de mieux comprendre la logique des règlements de comptes. » Si personne dans les rangs de la police marseillaise ne crie victoire, les enquêteurs constatent malgré tout une « légère accalmie ». « Il est clair que la pression sur les réseaux de trafic de drogue fait bouger les choses », confirme une source proche du ministère de l’Intérieur. Le suspect arrêté hier a été placé en garde à vue pour quatre-vingt-seize heures.
Le Parisien