Les pompiers en opération sont confrontés à un problème nouveau : les panneaux photovoltaïques non munis d'un dispositif de coupure en sortie. Explications.
Nouvelles technologies, nouveaux risques, nouvelles procédures. La présence de plus en plus nombreuse de panneaux photovoltaïques sur le toit des bâtiments pose souci aux pompiers en cas de sinistre.
Bien évidemment, en cas d'incendie sur tout bâtiment équipé de ce type d'installation, les soldats du feu continueront d'intervenir. Mais leur action pourrait être limitée. Il se peut en effet qu'ils ne puissent s'attaquer directement sur le feu si le risque d'électrisation existe. Et très souvent, il existe bel et bien ! Dans ce cas, la seule solution sera de laisser le feu s'éteindre de lui-même. Au prix de dégâts considérables. Alors que pour sécuriser une installation photovoltaïque et permettre aux pompiers d'éteindre l'incendie, il suffit simplement d'avoir installé un dispositif de coupure d'électricité en sortie de panneaux. Ce qui n'est pas toujours le cas, loin s'en faut.
L'électrocution guette
Ce dispositif existe bel et bien mais - et c'est là que le bât blesse - il n'est pas obligatoire. C'est bien cela qui pose problème aux pompiers. « Quand les pompiers interviennent sur un feu, explique le capitaine Stéphanie Martin, officier au SDIS 33, la première étape, avant toute intervention sur le bâtiment en feu, consiste à couper le compteur général électrique et le gaz s'il y a lieu. Si le toit est recouvert de panneaux photovoltaïques, couper ce compteur ne suffit pas car l'électricité continue à circuler en courant continu (bien plus dangereux que le courant alternatif envoyé par ERDF, ndlr) entre les panneaux et l'onduleur, d'où un risque majeur d'électrisation. » Si le bâtiment sinistré n'est pas équipé du dispositif normalisé de coupure en sortie de panneaux, il n'y a alors aucun moyen de couper le réseau. Les pompiers ne pourront que sécuriser la zone sans jamais s'attaquer au feu principal. « S'il y a des personnes ou des biens sous les toits, poursuit Stéphanie Martin, les pompiers sauveront les personnes en premier lieu et les biens, notamment des voitures, voire des animaux. Leur rôle consistera ensuite à appliquer les mesures conservatoires pour éviter la propagation du feu, en mettant plusieurs lances en batterie pour arroser les biens alentour. Par contre, à aucun moment ils ne s'attaqueront au feu. Ils sécuriseront jusqu'à son extinction complète en limitant au maximum ses effets. »
À quand l'obligation ?
S'ils ne montent jamais sur les panneaux photovoltaïques pour des raisons de sécurité - la chaleur des panneaux peut atteindre 90° - les pompiers peuvent néanmoins se déplacer autour d'eux ou intervenir depuis le versant nord du toit, si le bâtiment est équipé du dispositif normalisé de coupure, bien entendu. Les panneaux restent actifs mais il n'y a plus du tout d'électricité circulant sur le réseau. « Il faudrait que ce dispositif soit rendu obligatoire, se désole le capitaine Martin. Cela réglerait tous nos problèmes et nous pourrions intervenir sans aucun risque en limitant les dégâts causés par l'incendie. Ce n'est pas plus compliqué que ça ! » Sur le bâtiment équipé, un symbole triangulaire près du compteur renseigne les pompiers sur la présence de ce dispositif. Il leur suffit alors de couper en même temps que le compteur général pour attaquer directement le feu sans danger.
Bien choisir son installateur
Un autre risque majeur existe pour les pompiers lorsqu'ils interviennent sur les hangars métalliques. Le métal conservant une électricité résiduelle après la coupure du réseau.
Les pompiers pointent un effet secondaire d'une avancée technologique prometteuse. Le meilleur conseil pour qu'énergie renouvelable ne rime pas avec cuisson à petit feu de son habitation est de mettre son installation aux normes de sécurité optimale, en faisant le tri dans la jungle des poseurs de panneaux. Profession en plein boom exercée avec plus ou moins de sérieux. En attendant que la loi statue.
SUDOUEST
Nouvelles technologies, nouveaux risques, nouvelles procédures. La présence de plus en plus nombreuse de panneaux photovoltaïques sur le toit des bâtiments pose souci aux pompiers en cas de sinistre.
Bien évidemment, en cas d'incendie sur tout bâtiment équipé de ce type d'installation, les soldats du feu continueront d'intervenir. Mais leur action pourrait être limitée. Il se peut en effet qu'ils ne puissent s'attaquer directement sur le feu si le risque d'électrisation existe. Et très souvent, il existe bel et bien ! Dans ce cas, la seule solution sera de laisser le feu s'éteindre de lui-même. Au prix de dégâts considérables. Alors que pour sécuriser une installation photovoltaïque et permettre aux pompiers d'éteindre l'incendie, il suffit simplement d'avoir installé un dispositif de coupure d'électricité en sortie de panneaux. Ce qui n'est pas toujours le cas, loin s'en faut.
L'électrocution guette
Ce dispositif existe bel et bien mais - et c'est là que le bât blesse - il n'est pas obligatoire. C'est bien cela qui pose problème aux pompiers. « Quand les pompiers interviennent sur un feu, explique le capitaine Stéphanie Martin, officier au SDIS 33, la première étape, avant toute intervention sur le bâtiment en feu, consiste à couper le compteur général électrique et le gaz s'il y a lieu. Si le toit est recouvert de panneaux photovoltaïques, couper ce compteur ne suffit pas car l'électricité continue à circuler en courant continu (bien plus dangereux que le courant alternatif envoyé par ERDF, ndlr) entre les panneaux et l'onduleur, d'où un risque majeur d'électrisation. » Si le bâtiment sinistré n'est pas équipé du dispositif normalisé de coupure en sortie de panneaux, il n'y a alors aucun moyen de couper le réseau. Les pompiers ne pourront que sécuriser la zone sans jamais s'attaquer au feu principal. « S'il y a des personnes ou des biens sous les toits, poursuit Stéphanie Martin, les pompiers sauveront les personnes en premier lieu et les biens, notamment des voitures, voire des animaux. Leur rôle consistera ensuite à appliquer les mesures conservatoires pour éviter la propagation du feu, en mettant plusieurs lances en batterie pour arroser les biens alentour. Par contre, à aucun moment ils ne s'attaqueront au feu. Ils sécuriseront jusqu'à son extinction complète en limitant au maximum ses effets. »
À quand l'obligation ?
S'ils ne montent jamais sur les panneaux photovoltaïques pour des raisons de sécurité - la chaleur des panneaux peut atteindre 90° - les pompiers peuvent néanmoins se déplacer autour d'eux ou intervenir depuis le versant nord du toit, si le bâtiment est équipé du dispositif normalisé de coupure, bien entendu. Les panneaux restent actifs mais il n'y a plus du tout d'électricité circulant sur le réseau. « Il faudrait que ce dispositif soit rendu obligatoire, se désole le capitaine Martin. Cela réglerait tous nos problèmes et nous pourrions intervenir sans aucun risque en limitant les dégâts causés par l'incendie. Ce n'est pas plus compliqué que ça ! » Sur le bâtiment équipé, un symbole triangulaire près du compteur renseigne les pompiers sur la présence de ce dispositif. Il leur suffit alors de couper en même temps que le compteur général pour attaquer directement le feu sans danger.
Bien choisir son installateur
Un autre risque majeur existe pour les pompiers lorsqu'ils interviennent sur les hangars métalliques. Le métal conservant une électricité résiduelle après la coupure du réseau.
Les pompiers pointent un effet secondaire d'une avancée technologique prometteuse. Le meilleur conseil pour qu'énergie renouvelable ne rime pas avec cuisson à petit feu de son habitation est de mettre son installation aux normes de sécurité optimale, en faisant le tri dans la jungle des poseurs de panneaux. Profession en plein boom exercée avec plus ou moins de sérieux. En attendant que la loi statue.
SUDOUEST