Autoroute: le quotidien des hommes en jaune
La Signalisation intervention sécurité utilise de plus en plus de panneaux « rétractables », comme ci-dessus, lors d’accidents ou de travaux. Objectif : que les agents passent le moins de temps possible sur la bande d’arrêt d’urgence. Celle-ci se réduit en direction des Alpes-Maritimes, passant de trois mètres à cinquante centimètres.
La bande d’arrêt d’urgence et ses dangers est leur lieu de travail. Une matinée durant, nous avons accompagné une équipe de signalisation. Reportage
« Des miracles, il y en a tous les jours sur la bande d’arrêt d’urgence », lance Michel Stankievitch, le chef du secteur Var-Estérel chez Escota. De plus en plus même au vu du nombre grandissant d’accidents impliquant des camions. Et des camions, il en passe sur les 145 km d’autoroute dont il a la responsabilité. « On est sur l’axe Espagne – Italie. Les poids lourds représentent 12 à 14 % du trafic qui, au plus fort de la saison, peut atteindre 80000 à 90000 véhicules par jour. » L’espérance de vie sur la bande d’arrêt d’urgence, un temps estimé à 20 petites minutes, se réduirait-elle comme peau de chagrin? « Non, fort heureusement. Nos gars vivent sur la bande d’arrêt d’urgence. Les vingt minutes, ce n’était qu’une idée choc pour marquer les esprits », rassure Michel Stankievitch.
Des objets en tous genres
En service depuis 5 h du matin, Jean-Paul Spehner, tout de jaune vêtu – « il vaut mieux être vu quand on travaille sur l’autoroute » – affiche onze ans de Signalisation intervention sécurité (SIS). Entendez par là onze années à patrouiller quotidiennement sur l’autoroute dans les fourgons fluorescents d’Escota. À l’heure où nous le rencontrons pour l’accompagner, il a déjà parcouru le tronçon entre Mandelieu et le Cannet-des-Maures. Objet de cette première reconnaissance matinale : ramasser tout ce que les véhicules ont pu perdre au cours de la nuit et qui est susceptible de causer des accidents. « La plupart du temps, ce sont des bandes de roulement ou des garde-boue de camions. Mais on ramasse aussi des matelas, des frigos, des cartons de meubles à monter, des skis ou encore des vélos tombés des toits de voiture! Le pire peut-être, ce sont les coffres de toit qui s’ouvrent : on se retrouve alors avec des vêtements sur 300 ou 400 mètres. Autant d’obstacles qu’il faut aller chercher. Pour nous c’est vraiment dangereux », témoigne Jean-Paul Spehner. A-t-il peur d’aller au travail? Le bonhomme n’est visiblement pas du genre à trembler. « On a un avantage ici : les deux tiers du secteur sont limités à 110 km/h. Voire 90 km/h en cas de travaux. Et puis les radars sont nombreux. Les gens commencent à faire attention. C’est une vraie amélioration. Un bien-être pour nous. » Plus aucune frayeur vraiment? En insistant un peu, Jean-Paul Spehner finit par concéder : « On transpire encore. Les lauriers et les eucalyptus, on les connaît par cœur. On a sauté plus d’une fois par-dessus les glissières de sécurité. Il faut être attentif à 200 %. Non seulement pour soi, mais aussi pour le collègue. »
De plus en plus d’accidents de camions
Ancien homme en jaune, Laurent Tronquoy est aujourd’hui conducteur de travaux chez Escota. Des fonctions pour lesquelles il continue à aller sur l’autoroute « pour contrôler les ouvrages d’art, la chaussée ». Après quinze ans de boîte, il déclare : « Je ne me sens plus du tout en sécurité sur l’autoroute. » Et ce n’est pas qu’une question d’âge. « Sur trois astreintes dans la même semaine, j’ai vu deux camions finir dans le talus. Il y a de plus en plus d’accidents de poids lourds. » Laurent Tronquoy ne fait que constater. Loin de lui la volonté de stigmatiser une profession. « Je n’attaque pas les poids lourds. Les accidents de véhicules légers sont vraiment plus nombreux. Mais les dégâts ne sont pas les mêmes. » Pour être franc, et même s’il s’interroge sur le comportement de certains chauffeurs, Laurent Tronquoy préfère même rouler en semaine quand les semi-remorques sont plus nombreux. « Les routiers sont des professionnels. Contrairement à nombre d’automobilistes, ils ont l’habitude de rouler sur les autoroutes. » Et de commenter ce qui se passe sous ses yeux. Alors qu’un fourgon SIS est en train de neutraliser la voie de droite en prévision de travaux, « les poids lourds sont déjà tous dans la voie médiane. Ce sont des professionnels. Le plus souvent, ce sont les véhicules légers qui percutent les flèches lumineuses d’urgence ou de rabattement qui équipent nos fourgons. »
La Signalisation intervention sécurité utilise de plus en plus de panneaux « rétractables », comme ci-dessus, lors d’accidents ou de travaux. Objectif : que les agents passent le moins de temps possible sur la bande d’arrêt d’urgence. Celle-ci se réduit en direction des Alpes-Maritimes, passant de trois mètres à cinquante centimètres.
La bande d’arrêt d’urgence et ses dangers est leur lieu de travail. Une matinée durant, nous avons accompagné une équipe de signalisation. Reportage
« Des miracles, il y en a tous les jours sur la bande d’arrêt d’urgence », lance Michel Stankievitch, le chef du secteur Var-Estérel chez Escota. De plus en plus même au vu du nombre grandissant d’accidents impliquant des camions. Et des camions, il en passe sur les 145 km d’autoroute dont il a la responsabilité. « On est sur l’axe Espagne – Italie. Les poids lourds représentent 12 à 14 % du trafic qui, au plus fort de la saison, peut atteindre 80000 à 90000 véhicules par jour. » L’espérance de vie sur la bande d’arrêt d’urgence, un temps estimé à 20 petites minutes, se réduirait-elle comme peau de chagrin? « Non, fort heureusement. Nos gars vivent sur la bande d’arrêt d’urgence. Les vingt minutes, ce n’était qu’une idée choc pour marquer les esprits », rassure Michel Stankievitch.
Des objets en tous genres
En service depuis 5 h du matin, Jean-Paul Spehner, tout de jaune vêtu – « il vaut mieux être vu quand on travaille sur l’autoroute » – affiche onze ans de Signalisation intervention sécurité (SIS). Entendez par là onze années à patrouiller quotidiennement sur l’autoroute dans les fourgons fluorescents d’Escota. À l’heure où nous le rencontrons pour l’accompagner, il a déjà parcouru le tronçon entre Mandelieu et le Cannet-des-Maures. Objet de cette première reconnaissance matinale : ramasser tout ce que les véhicules ont pu perdre au cours de la nuit et qui est susceptible de causer des accidents. « La plupart du temps, ce sont des bandes de roulement ou des garde-boue de camions. Mais on ramasse aussi des matelas, des frigos, des cartons de meubles à monter, des skis ou encore des vélos tombés des toits de voiture! Le pire peut-être, ce sont les coffres de toit qui s’ouvrent : on se retrouve alors avec des vêtements sur 300 ou 400 mètres. Autant d’obstacles qu’il faut aller chercher. Pour nous c’est vraiment dangereux », témoigne Jean-Paul Spehner. A-t-il peur d’aller au travail? Le bonhomme n’est visiblement pas du genre à trembler. « On a un avantage ici : les deux tiers du secteur sont limités à 110 km/h. Voire 90 km/h en cas de travaux. Et puis les radars sont nombreux. Les gens commencent à faire attention. C’est une vraie amélioration. Un bien-être pour nous. » Plus aucune frayeur vraiment? En insistant un peu, Jean-Paul Spehner finit par concéder : « On transpire encore. Les lauriers et les eucalyptus, on les connaît par cœur. On a sauté plus d’une fois par-dessus les glissières de sécurité. Il faut être attentif à 200 %. Non seulement pour soi, mais aussi pour le collègue. »
De plus en plus d’accidents de camions
Ancien homme en jaune, Laurent Tronquoy est aujourd’hui conducteur de travaux chez Escota. Des fonctions pour lesquelles il continue à aller sur l’autoroute « pour contrôler les ouvrages d’art, la chaussée ». Après quinze ans de boîte, il déclare : « Je ne me sens plus du tout en sécurité sur l’autoroute. » Et ce n’est pas qu’une question d’âge. « Sur trois astreintes dans la même semaine, j’ai vu deux camions finir dans le talus. Il y a de plus en plus d’accidents de poids lourds. » Laurent Tronquoy ne fait que constater. Loin de lui la volonté de stigmatiser une profession. « Je n’attaque pas les poids lourds. Les accidents de véhicules légers sont vraiment plus nombreux. Mais les dégâts ne sont pas les mêmes. » Pour être franc, et même s’il s’interroge sur le comportement de certains chauffeurs, Laurent Tronquoy préfère même rouler en semaine quand les semi-remorques sont plus nombreux. « Les routiers sont des professionnels. Contrairement à nombre d’automobilistes, ils ont l’habitude de rouler sur les autoroutes. » Et de commenter ce qui se passe sous ses yeux. Alors qu’un fourgon SIS est en train de neutraliser la voie de droite en prévision de travaux, « les poids lourds sont déjà tous dans la voie médiane. Ce sont des professionnels. Le plus souvent, ce sont les véhicules légers qui percutent les flèches lumineuses d’urgence ou de rabattement qui équipent nos fourgons. »