Derrière les panneaux des hommes
Dir-Est et Sanef demandent aux automobilistes de lever le pied pour protéger leur personnel. Reportage à Jarny.
Les voitures filent à 130 km/h sur l’A4, sans se préoccuper des trois hommes en gilet jaune. L’opération est classique pour les agents autoroutiers de la Sanef. Photo Pascal BROCARD
Au bord de l’autoroute A4, au nord-ouest de Metz, le patrouilleur de la Sanef s’arrête entre bande d’arrêt d’urgence (BAU) et rampe d’accès aux voies, pour installer un balisage. Les voitures lancées à 130 km/h se succèdent sans se préoccuper le moins du monde des trois hommes en gilet jaune. L’opération est classique pour Francis, 42 ans, Florent, 41 ans, Jean-François, 45 ans, agents autoroutiers. Le risque, la peur de l’accident, ils vivent avec au jour le jour. « Si le risque est trop grand, on n’y va pas ! C’est aussi simple que cela. On ne doit pas se mettre en danger, ni mettre l’usager en danger », promet Francis. Confirmation de Fabrice Jaubert, le chef du centre d’exploitation de la Sanef de Jarny, qui compte 39 employés dont 28 intervenants directs sur le ruban autoroutier : « Mon job, c’est que la journée finisse avec le même nombre de gars en bonne santé que le matin à la prise des postes. On met tout en œuvre pour rappeler qu’il ne faut pas jouer avec sa vie ».
En interne, les réunions hebdomadaires de sécurité doivent marquer les esprits et la certification obtenue dès 2005 sur ce thème est là pour minimiser l’aléa. Pareil pour l’installation de panneaux fixes sur le réseau qu’il faut juste tourner et qui évitent trop de manutention. Enfin, doter les signalisations temporaires de batteries longue durée réduit d’autant les interventions inutiles. « Seuls les agents habilités vont sur le tracé. Et l’on fait repasser ces habilitations régulièrement », assure le chef de centre. Niveau 4 pour la pose d’une signalisation, niveau 5 pour la patrouille. « Toutes les procédures sont schématisées dans le détail. Exemple : il faut toujours privilégier une sur-largeur de la voie à la seule BAU. Faire 200 m de plus et évoluer derrière les glissières, c’est mieux ! », illustre le responsable.
Lever le pied
« S’il y a du brouillard, on ne pose pas le panneau, s’il a un problème de visibilité idem ou trop de circulation », décrit Florent, alors que la rumeur du trafic voisin s’intensifie. Se garer sur une BAU, traverser les deux voies, préparer l’intervention des sous-traitants : leur programme des semaines à venir est presque routinier même si son ampleur est inhabituelle. « La clé réside dans une bonne préparation », résume Fabrice Jaubert.
En parallèle, l’exploitant multiplie les campagnes pour marteler que derrière les panneaux, il y a des hommes. « On s’est tous fait une paire de frayeurs ; on sait tous que les gens lèvent rarement le pied à l’approche des chantiers. Ils ont du mal à rouler à 70 km/h sur une autoroute, même sur une voie, même avec un gros balisage », constate Jean-François. L’usager lui-même doit éviter les situations de risque : ainsi, sur autoroute, pas question de progresser cent mètres sur la BAU pour poser son triangle en cas de panne. « Qu’ils mettent bien leur gilet jaune, c’est obligatoire », rappelle Fabrice Jaubert.
Le chef de centre concède que « de temps en temps, ses agents frôlent la catastrophe mais l’évitent grâce à leur vigilance ». Exemple sur l’A 31, le 21 avril dernier, où un agent de la Dir-Est l’a échappé belle à Talange, lorsque son véhicule de patrouille a été percuté par un poids lourd lors du prépositionnement d’un balisage. « Cela prouve bien que le risque est un enjeu quotidien », estime David Mazoyer, responsable d’exploitation de la Dir-Est de Metz.
Source | Le Républicain Lorrain
Dir-Est et Sanef demandent aux automobilistes de lever le pied pour protéger leur personnel. Reportage à Jarny.
Les voitures filent à 130 km/h sur l’A4, sans se préoccuper des trois hommes en gilet jaune. L’opération est classique pour les agents autoroutiers de la Sanef. Photo Pascal BROCARD
Au bord de l’autoroute A4, au nord-ouest de Metz, le patrouilleur de la Sanef s’arrête entre bande d’arrêt d’urgence (BAU) et rampe d’accès aux voies, pour installer un balisage. Les voitures lancées à 130 km/h se succèdent sans se préoccuper le moins du monde des trois hommes en gilet jaune. L’opération est classique pour Francis, 42 ans, Florent, 41 ans, Jean-François, 45 ans, agents autoroutiers. Le risque, la peur de l’accident, ils vivent avec au jour le jour. « Si le risque est trop grand, on n’y va pas ! C’est aussi simple que cela. On ne doit pas se mettre en danger, ni mettre l’usager en danger », promet Francis. Confirmation de Fabrice Jaubert, le chef du centre d’exploitation de la Sanef de Jarny, qui compte 39 employés dont 28 intervenants directs sur le ruban autoroutier : « Mon job, c’est que la journée finisse avec le même nombre de gars en bonne santé que le matin à la prise des postes. On met tout en œuvre pour rappeler qu’il ne faut pas jouer avec sa vie ».
En interne, les réunions hebdomadaires de sécurité doivent marquer les esprits et la certification obtenue dès 2005 sur ce thème est là pour minimiser l’aléa. Pareil pour l’installation de panneaux fixes sur le réseau qu’il faut juste tourner et qui évitent trop de manutention. Enfin, doter les signalisations temporaires de batteries longue durée réduit d’autant les interventions inutiles. « Seuls les agents habilités vont sur le tracé. Et l’on fait repasser ces habilitations régulièrement », assure le chef de centre. Niveau 4 pour la pose d’une signalisation, niveau 5 pour la patrouille. « Toutes les procédures sont schématisées dans le détail. Exemple : il faut toujours privilégier une sur-largeur de la voie à la seule BAU. Faire 200 m de plus et évoluer derrière les glissières, c’est mieux ! », illustre le responsable.
Lever le pied
« S’il y a du brouillard, on ne pose pas le panneau, s’il a un problème de visibilité idem ou trop de circulation », décrit Florent, alors que la rumeur du trafic voisin s’intensifie. Se garer sur une BAU, traverser les deux voies, préparer l’intervention des sous-traitants : leur programme des semaines à venir est presque routinier même si son ampleur est inhabituelle. « La clé réside dans une bonne préparation », résume Fabrice Jaubert.
En parallèle, l’exploitant multiplie les campagnes pour marteler que derrière les panneaux, il y a des hommes. « On s’est tous fait une paire de frayeurs ; on sait tous que les gens lèvent rarement le pied à l’approche des chantiers. Ils ont du mal à rouler à 70 km/h sur une autoroute, même sur une voie, même avec un gros balisage », constate Jean-François. L’usager lui-même doit éviter les situations de risque : ainsi, sur autoroute, pas question de progresser cent mètres sur la BAU pour poser son triangle en cas de panne. « Qu’ils mettent bien leur gilet jaune, c’est obligatoire », rappelle Fabrice Jaubert.
Le chef de centre concède que « de temps en temps, ses agents frôlent la catastrophe mais l’évitent grâce à leur vigilance ». Exemple sur l’A 31, le 21 avril dernier, où un agent de la Dir-Est l’a échappé belle à Talange, lorsque son véhicule de patrouille a été percuté par un poids lourd lors du prépositionnement d’un balisage. « Cela prouve bien que le risque est un enjeu quotidien », estime David Mazoyer, responsable d’exploitation de la Dir-Est de Metz.
Source | Le Républicain Lorrain