Le statut de sapeur-pompier volontaire est-il menacé ?
Le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France s'inquiète des effets d'une directive européenne en préparation.
Le colonel Richard Vignon, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), a qualifié de "dangereuse", mercredi à Marseille, une directive européenne sur le travail qui pourrait s'appliquer aux sapeurs-pompiers volontaires et sonnerait, selon lui, "la mort du volontariat".
Le colonel a d'abord salué la loi française définissant le nouveau statut juridique des pompiers volontaires, adoptée à l'unanimité en avril en commission à l'Assemblée nationale et publiée au Journal officiel le 21 juillet. Elle précise que cette activité "repose sur le volontariat et le bénévolat", et "n'est pas exercée à titre professionnel, mais dans des conditions qui lui sont propres", selon le texte du JO.
"Au niveau national, on vient de se sortir de quelques risques grâce à cette loi. On a aujourd'hui un dispositif juridique qui facilite l'engagement des pompiers volontaires, qui les protège mieux sur le plan social, qui les protège mieux sur le plan pénal et, de ce point de vue, nous sommes extrêmement satisfaits", a-t-il dit, après avoir assisté à une démonstration des moyens de lutte terrestres et aériens contre les feux de forêt des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.
Directive contestée
"Pour autant, nous ne sommes pas sortis d'affaire. Attention à ce qui est en train de se préparer au niveau européen", a-t-il mis en garde, rappelant que les pompiers volontaires représentaient 200 000 des 250 000 pompiers que compte la France.
Une directive européenne envisage d'assimiler l'activité des pompiers à du travail - avec encadrement du temps d'activité et versement d'un salaire - à quoi s'ajouteront cotisations et CSG. "Si nous n'avons plus de volontariat, c'est 80 % de nos forces qui s'effondrent, alors que nous réalisons 4,5 millions d'interventions et que nous sommes quasiment sur tous les points de France en moins de dix minutes grâce au maillage territorial et à cette force de frappe", a-t-il détaillé.
Des discussions à venir
Cette directive, actuellement en cours de révision et que "certains voudraient voir appliquée aux sapeurs-pompiers volontaires", "dit que lorsqu'on a terminé une période de travail, on ne peut pas reprendre une autre séquence de travail tant qu'on n'a pas bénéficié de onze heures de repos", a-t-il expliqué. "Cela voudrait dire qu'un sapeur-pompier volontaire qui est un citoyen qui travaille devrait attendre onze heures pour venir servir les sapeurs-pompiers. C'est la mort du volontariat", s'est-il inquiété.
"Il faut bien comprendre que les près de 500 millions d'Européens sont défendus par 2,5 millions sapeurs-pompiers européens, dont deux millions sont volontaires", a-t-il rappelé, précisant que "le modèle de sécurité civile français est à peu près le même en Allemagne, en Pologne, en Autriche, au Benelux et en Angleterre". "Cette directive aujourd'hui est dangereuse. Aucune décision n'est prise, mais chez les sapeurs-pompiers, on sait qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Je souhaite que l'on soit vigilant et actif pour que l'Europe ne fasse pas une erreur, une faute fatale à la sécurité des Européens", a-t-il conclu. Les discussions sur la directive européenne sur le temps de travail sont prévues à l'automne.
Midilibre
Le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France s'inquiète des effets d'une directive européenne en préparation.
Le colonel Richard Vignon, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), a qualifié de "dangereuse", mercredi à Marseille, une directive européenne sur le travail qui pourrait s'appliquer aux sapeurs-pompiers volontaires et sonnerait, selon lui, "la mort du volontariat".
Le colonel a d'abord salué la loi française définissant le nouveau statut juridique des pompiers volontaires, adoptée à l'unanimité en avril en commission à l'Assemblée nationale et publiée au Journal officiel le 21 juillet. Elle précise que cette activité "repose sur le volontariat et le bénévolat", et "n'est pas exercée à titre professionnel, mais dans des conditions qui lui sont propres", selon le texte du JO.
"Au niveau national, on vient de se sortir de quelques risques grâce à cette loi. On a aujourd'hui un dispositif juridique qui facilite l'engagement des pompiers volontaires, qui les protège mieux sur le plan social, qui les protège mieux sur le plan pénal et, de ce point de vue, nous sommes extrêmement satisfaits", a-t-il dit, après avoir assisté à une démonstration des moyens de lutte terrestres et aériens contre les feux de forêt des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône.
Directive contestée
"Pour autant, nous ne sommes pas sortis d'affaire. Attention à ce qui est en train de se préparer au niveau européen", a-t-il mis en garde, rappelant que les pompiers volontaires représentaient 200 000 des 250 000 pompiers que compte la France.
Une directive européenne envisage d'assimiler l'activité des pompiers à du travail - avec encadrement du temps d'activité et versement d'un salaire - à quoi s'ajouteront cotisations et CSG. "Si nous n'avons plus de volontariat, c'est 80 % de nos forces qui s'effondrent, alors que nous réalisons 4,5 millions d'interventions et que nous sommes quasiment sur tous les points de France en moins de dix minutes grâce au maillage territorial et à cette force de frappe", a-t-il détaillé.
Des discussions à venir
Cette directive, actuellement en cours de révision et que "certains voudraient voir appliquée aux sapeurs-pompiers volontaires", "dit que lorsqu'on a terminé une période de travail, on ne peut pas reprendre une autre séquence de travail tant qu'on n'a pas bénéficié de onze heures de repos", a-t-il expliqué. "Cela voudrait dire qu'un sapeur-pompier volontaire qui est un citoyen qui travaille devrait attendre onze heures pour venir servir les sapeurs-pompiers. C'est la mort du volontariat", s'est-il inquiété.
"Il faut bien comprendre que les près de 500 millions d'Européens sont défendus par 2,5 millions sapeurs-pompiers européens, dont deux millions sont volontaires", a-t-il rappelé, précisant que "le modèle de sécurité civile français est à peu près le même en Allemagne, en Pologne, en Autriche, au Benelux et en Angleterre". "Cette directive aujourd'hui est dangereuse. Aucune décision n'est prise, mais chez les sapeurs-pompiers, on sait qu'il vaut mieux prévenir que guérir. Je souhaite que l'on soit vigilant et actif pour que l'Europe ne fasse pas une erreur, une faute fatale à la sécurité des Européens", a-t-il conclu. Les discussions sur la directive européenne sur le temps de travail sont prévues à l'automne.
Midilibre