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    Toulouse, les policiers entre succès et échec

    Minijo
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     Toulouse, les policiers entre succès et échec Empty Toulouse, les policiers entre succès et échec

    Message par Minijo Dim 25 Mar - 17:05

     Toulouse, les policiers entre succès et échec Actu_449


    Après l'émotion et les polémiques, le temps est venu de la réflexion. Pour dresser un premier bilan de l'affaire Mohamed Merah au plan policier, il faut, je crois, distinguer nettement l'enquête de l'intervention.

    1) L'enquête qui a permis l'identification du tueur est un succès remarquable. Il ne s'est passé que cinq jours entre l'assassinat des militaires à Montauban et l'identification du principal suspect. 120 heures ! Car, si l'on connait aujourd'hui la chronologie des faits, il faut se rendre compte qu'avant l'attaque contre les trois paras du 17ème RGP, jeudi en milieu de journée, personne ne pouvait supposer que le meurtre du para du 1er RTP, dimanche soir, n'était que le premier d'une série. Voilà donc une enquête bouclée en 120 heures, qui a vu les services de la Police judiciaire et ceux du Renseignement intérieur travailler de manière très efficace ensemble - ce qui, en soi, est remarquable. La Police nationale a su se mobiliser comme rarement aupavarant.

    Dans les cercles gouvernementaux, le seul regret est sans doute d'avoir tardé à faire appel au Parquet antiterroriste, qui n'a eu lieu que lundi midi, après l'attaque contre l'école juive. Or depuis Montauban, on pouvait estimer qu'il s'agissait d'actes relevant du terrorisme. Passer à l'antiterrorisme donne plus de capacités d'enquêtes et des moyens plus importants.

    Comme toujours, des critiques se font jour sur le fait que le tueur aurait pû être identifié plus tôt et que, connu des services de police, il était mal surveillé. Il n'aura échappé à personne que nous sommes dans une campagne électorale et l'opposition - de Marine Le Pen à la gauche, sans oublier une partie de la presse - en profite pour regler des comptes avec la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), considérée comme le bras armé du sarkozysme. Non sans raison, d'ailleurs, mais il y a quelque myopie dans ce jugement : si la DCRI a, sans conteste, servi le pouvoir en place (qu'on pense à l'affaire des fadettes ou à quelques écoutes téléphoniques...), elle ne fait pas que cela, tant s'en faut. Sa principale mission reste la lutte contre le terrorisme et à cet égard, elle a a remporté de nombreux succès en traquant les réseaux djihadistes.

    Il y a, au fond, quelque chose d'ironique à entendre les critiques sur le fait que Merah était mal surveillé. Non sur le fond - la question de la surveillance des milieux extrémistes est légitime - mais de la provenance de ces critiques. Elles viennent, pour une grande part, de gens qui dénoncent généralement les fichiers liberticides, la société de surveillance généralisée ou la "stigmatisation", comme on dit, des minorités !

    On peut renforcer la surveillance et la pression sur les milieux djihadistes, mais nous vivons dans un Etat de droit où l'on ne rafle pas les gens sur de simples suspicions. Il faut des noms et des preuves : la Police n'a mis que 120 heures à les trouver.

    2) L'intervention du RAID dans l'appartement de Merah est un échec. Le président de la République avait explicitement demandé qu'il soit arrêté vivant pour être remis à la Justice (Ce qui au passage est dans la logique des choses : on n'ose imaginer un président demandant à des policiers d'exécuter une peine de mort). Le RAID n'y est pas parvenu et l'intervention s'est déroulée dans de mauvaises conditions. Echec ne signifie pas fiasco : un fiasco eut été que Merah parvienne à s'enfuir en laissant derrière lui des cadavres de policiers.

    La réussite ou l'échec d'une opération ne se jugent qu'à l'aune de son résultat. La mission (arrêter Merah pour le remettre à la Justice) a-t-elle été remplie ? Non. Donc échec. Acharnement antipolicier de ma part, à la gloire des militaires ? J'avais appliqué exactement la même grille - la seule qui vaille à mes yeux - lors de l'affaire des deux jeunes français enlevés par Aqmi au Niger,d ébut 2011. L'action du COS s'était soldée par un échec, parce que la mission était de ramener les otages vivants. Même un exploit militaire (et c'en fut un, assurément, au plan technique que cette opération au Mali) peut pourtant s'achever sur un échec.


    Aujourd'hui, tout le monde sait bien que Toulouse est un échec pour le RAID à Toulouse. Même les hommes de l'unité, derrière leur chef, décrivent aujourd'hui Merah comme une sorte de "super commando de la mort increvable" pour mieux expliquer, ou justifier, leurs difficultés durant l'opération.
    Les déclarations du ministre de l'Intérieur Claude Guéant pour défendre ses hommes comme la lettre du patron du GIGN (que nous avons publié hier soir sur ce blog) ne doivent tromper personne. Ni l'un ni l'autre ne pouvaient faire autrement : ils devaient, chacun à leur manière, et pour préserver le bon fonctionnement des pouvoirs publics, témoigner de leur soutien au RAID, ne serait-ce que parce que celui-ci en avait besoin ! Reste que dans le secret des bureaux élyséens, ministériels ou autres, les choses se sont dites... et se diront encore. Esperons simplement que les leçons soient tirées pour l'avenir.


    En matière de groupe d'intervention, elles sont simples. Le RAID a montré qu'il ne jouait pas dans la même cour que le GIGN. Il n'y a pas lieu de s'en réjouir : le mieux serait que notre pays dispose de deux groupes d'intervention aux qualités exceptionnelles et que ces groupes parviennent à travailler ensemble. Ce n'est pas le cas. Une seule preuve, anecdotique : les gendarmes du GIGN n'ont été informés du déroulement de l'action à Toulouse qu'en regardant les chaînes d'information en continu ! On peut peut-être essayer de faire mieux.

    Marianne2

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