Les deux affaires n'en font qu'une. Le procureur de Toulouse a confirmé vendredi l'hypothèse des enquêteurs selon laquelle l'arme qui a servi à abattre les trois parachutistes à Montauban jeudi était la même que celle utilisée à Toulouse où un autre militaire a été abattu dimanche dernier.
«Un lien de connexité est établi, a déclaré Michel Valet devant la presse.
«L'emploi de la même arme ainsi que la similitude des modes opératoires ont convaincu la justice de dessaisir Montauban et de regrouper les deux procédures à Toulouse», a-t-il dit. Dans les deux cas, le tireur a agi en plein jour et en pleine rue avant de prendre la fuite en deux-roues. Dans les deux cas, il s'est servi d'un 11,43, un calibre apprécié dans la grande criminalité, pour exécuter de sang-froid ses victimes: un soldat de 30 ans du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal (Haute-Garonne) dimanche à Toulouse, deux hommes de 24 et 26 ans du 17e Régiment de génie parachutiste jeudi à Montauban. L'un des trois parachutistes atteint à Montauban est entre la vie et la mort. Il est âgé de 28 ans.
«Une volonté de tuer à tout prix»
Selon une source proche de l'enquête, le tireur, arrivé sur un scooter Yamaha T-Max de très grosse cylindrée, habillé tout en noir et casqué, est descendu de sa machine avant d'ouvrir le feu sur les soldats, en tenue et a priori désarmés. Puis le meurtrier s'est enfui, le carrefour et la géographie des lieux facilitant sa fuite.
«Ce genre d'exécution fait penser à la pire époque des attentats basques. Il y a une volonté de tuer à tout prix qui fait froid dans le dos, un acte de barbarie, un acte gratuit. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut imaginer de la part d'un petit voyou de banlieue. Montauban, comme toute la France, est sous le choc. C'étaient des garçons sans histoire. Ils auraient pu être mes enfants. La compagne de l'un d'eux est enceinte de sept mois», a déclaré la maire de Montauban.
La piste de l'acte terroriste n'est pas exclue
Le soldat exécuté à Toulouse, un homme de 30 ans du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal (Haute-Garonne), ne portait pas l'uniforme et rien ne trahissait extérieurement son appartenance à l'armée a indiqué M. Longuet. En l'absence du moindre indice, il a souligné toutefois qu'aucune piste ne devait être exclue, y compris celle de l'acte terroriste. L'armée française était-elle visée ? «Profondément, je ne le pense pas, je ne le souhaite pas. Mais à cet instant, rien ne permet d'écarter telle ou telle hypothèse», a déclaré Gérard Longuet, ministre de la Défense.
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