Des roses et des larmes… Hier, la douleur régnait dans la cité Pablo-Picasso, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Des habitants déposaient une fleur, griffonnaient quelques mots en mémoire d’une enfant. Dimanche vers 16 heures, une fillette de 9 ans est morte après être tombée par une fenêtre du 15e étage, allée de l’Arlequin.
« C’est une vilaine affaire », confie une source proche de l’enquête. Vingt-quatre heures après le drame, la thèse du suicide apparaît la plus vraisemblable. Nadia* et ses deux jeunes sœurs âgées de 6 ans et 8 ans passaient le dimanche avec une nourrice. Dans l’après-midi, cette dernière aurait puni Nadia. Rien d’exceptionnel entre une nounou et une jeune enfant. Sauf que la conséquence en a été terrifiante.
Nadia se serait dirigée vers une chambre. En passant devant ses sœurs, celles-ci lui proposent de l’accompagner mais elles essuient un refus. Nadia leur fait part de son ras-le-bol et de son intention de se jeter par la fenêtre.
« Ce n’était pas la première fois qu’elle tenait ce genre de propos. Cela n’a donc pas alarmé les petites plus que cela. La volonté de la fillette d’en finir ne fait aucun doute », précise un proche du dossier. Quelques instants après, il est trop tard. La nounou entre dans la chambre, la fenêtre est ouverte, une chaise devant. Nadia vient de chuter 40 m plus bas.
La police arrive sur place rapidement. L’enquête de voisinage, très poussée, est sans équivoque. Quand Nadia y allait tout se passait généralement bien. La fillette ne portait pas de traces suspectes laissant imaginer une quelconque maltraitance. Hier soir, la baby-sitter, extrêmement choquée, a dû être hospitalisée et n’a pas pu être entendue par les enquêteurs. Anissa Hedgar, l’ancienne nourrice des trois sœurs, qui habite au 7e étage de la tour, est elle aussi en état de choc : « J’ai l’impression d’avoir perdu ma propre fille. »
En attendant les résultats des investigations de la police judiciaire des Hauts-de-Seine, les habitants, unis dans la douleur, ont commencé une quête. « Pour venir en aide à la famille », explique l’un d’entre eux. La maman est dévastée par le chagrin et n’a même pas de quoi payer les funérailles de sa fille. »
* Le prénom a été modifié.
Le Parisien