par Invité Ven 13 Mai - 9:53
Un des patients sous surveillance, hier, dans l'unité neuro-vasculaire, la troisième de ce type en Poitou-Charentes
Girac reçoit en moyenne une victime d'accident vasculaire cérébral par jour, soit 400 par an, sur les 800 qui surviennent en Charente. Depuis le 15 février, ces malades bénéficient d'une prise en charge dans une unité spécialisée ouverte au sein du service neurologie. C'est la troisième unité de ce type à ouvrir en Poitou-Charentes, après Poitiers et La Rochelle. Un rapport national l'an dernier a montré leur pertinence en termes de santé publique. Les autorités sanitaires encouragent donc leur naissance.
Dans les trois heures
Pour les malades, et pour les soignants, la nouvelle unité de Girac offre des conditions optimales. Elle a été formée autour d'un neurologue qualifié pour réaliser les fibrinolyses, cette action médicamenteuse qui dissout le caillot obstruant l'artère. Cela permet de réduire grandement la gravité et donc les séquelles d'un accident vasculaire cérébral, car le cerveau peut ainsi au plus vite retrouver son irrigation normale.
Cet acte, quand il est possible, doit être fait en urgence, dans les trois heures suivant l'AVC. Outre Christophe Prat, le responsable de l'unité, formé et diplômé, un autre neurologue de l'unité, Igor Sharov, est en formation pour décrocher le diplôme qui valide cette compétence.
La nouvelle unité de Girac a aussi été organisée en articulation avec le Samu- 16. Car trois heures, c'est peu.
« Quand on ressent une lourdeur dans le bras, quand on a du mal à saisir un verre, par exemple, ou une difficulté à parler, même quelques minutes. Il faut tout de suite penser AVC. Ce n'est pas le médecin qu'il faut appeler dans ce cas, insiste le Dr Devoize, chef du service neurologie à l'hôpital. Mais le 15. »
Si le grand public a bien assimilé cette consigne en cas de crise cardiaque, pour l'instant, le message n'est pas encore passé pour les AVC. « Nous avons vingt-cinq ans de retard sur les cardiologues », résume le Dr Devoize. Pourtant, la conduite à tenir dans les deux cas est similaire : « le but est d'aller vite. Il faut ramener le patient le plus rapidement possible aux urgences, insiste le Dr Loyant, chef du service Samu/Smur, et activer la filière pour qu'il soit accueilli à son arrivé. Les permanenciers du 15 sont sensibilisés aux signes avant-coureurs. »
À l'avenir, l'idéal serait que tous les patients « fibrinolysables » de la Charente arrivent à temps à Girac grâce au Samu, relève le Dr Prat.
En dehors de ces urgences, l'unité neuro-vasculaire permet une surveillance de qualité de tous les patients, avec des infirmières rodées. Du personnel a été recruté : infirmières, orthophonistes, ergothérapeutes. Les conditions matérielles, tant pour les patients que pour les soignants de la nouvelle unité, sont à la hauteur : chambres individuelles, couleurs apaisantes… Le service neurologie est organisé de telle façon à ce qu'il y ait, dans l'unité, toujours un lit de libre pour recevoir un patient. C'était le cas hier.
Source : Sud Ouest.
