Depuis 2007, le syndicat CFTC milite pour que le port militaire accueille les bâtiments de l’US Navy. Une hypothèse remise récemment au goût du jour
Leur taille impressionne toujours. La semaine dernière, un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) américain, l'USS Dallas, était à quai dans le port militaire. Une escale de routine qui - hasard du calendrier - ouvrait la porte à une interrogation : la rade peut-elle devenir une base avancée des SNA de l'US Navy en Méditerranée ?
Aussi surprenante puisse-t-elle paraître, l'hypothèse est pourtant arrivée sur le devant de la scène lors d'une récente réunion de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale. L'idée d'un entretien permanent des sous-marins américains à Toulon, « seul port méditerranéen à pouvoir assurer la sécurité nucléaire », a ainsi été évoquée.
C'est Yves Naudin, secrétaire général de la fédération CFTC Défense, qui soumettait cette possibilité. Guy Teissier, président de ladite commission, et Philippe Vitel, son vice-président et député du Var, acquiesçaient de concert, arguant, « après tout », que « la flotte américaine a longtemps procédé à des réparations dans l'arsenal »(1).
« Aucune approche américaine »
Si cette nostalgie remonte à la mémoire de quelques-uns, c'est aussi parce que la Marine américaine a quitté la Sardaigne et sa base de sous-marins de La Maddalena en 2008. Et dès qu'il s'agit d'entretien lourd, les bateaux noirs doivent faire l'aller-retour entre la Belle bleue et leurs ports américains. Pas très pratique. Surtout quand on sait que les infrastructures toulonnaises pourraient rendre ce genre de service aux enfants de l'oncle Sam.
Pour Fabrice Pelestor, responsable varois de la CFTC Défense, ça ne fait pas un pli : le salut économique de la rade passe bien par l'US Navy. « Assurer leur maintien en condition opérationnelle serait une incroyable opportunité qui générerait 2 500 emplois. Sans compter les retombées économiques énormes dues aux escales des équipages. Ca fait quatre ans que je le répète ! »
Pour lui, les passages réguliers de navires nucléaires à Cannes ou à Marseille - le gigantesque porte-avions USS H. W. Bush était à quai dans la cité phocéenne il y a quelques jours - seraient même une hérésie : « S'il survient un accident nucléaire, il n'y a qu'à Toulon que l'on possède l'expertise civile et militaire pour le traiter. Maintenant, c'est aux politiques de convaincre les Américains. »
Justement, à l'image de Philippe Vitel, ils seraient plutôt favorables à l'entreprise. Ce qui n'empêche pas l'élu de renvoyer la balle : « Le fait que la France soit désormais membre de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN joue en notre faveur. J'en ai d'ailleurs discuté avec l'amiral commandant la sixième flotte de la Navy, en présence du préfet maritime. Mais la démarche doit surtout être faite par les industriels. »
Soit : DCNS, en charge de la majorité des contrats de maintenance avec la Marine nationale. Sauf que chez le leader européen des systèmes navals de défense, le commentaire, c'est… « pas de commentaire ». Et de son côté, la Royale assure n'avoir pas été approchée par les Américains.
Restait à savoir ce qu'en pensent les principaux intéressés : les responsables de la Marine américaine. Leur réponse est plutôt énigmatique : « Les sous-marins de l'U.S. Navy visitent régulièrement Toulon (..) La délocalisation de notre base sarde n'a pas impacté significativement notre capacité à conduire des opérations en Méditerranée. » Traduction : ce n'est peut-être pas demain la veille que Chicago retrouvera des couleurs…
1. En 1999, le navire amiral de la VIeflotte américaine, l'« USS La Salle », avait été accueilli à Toulon pendant six mois pour y subir d'importants travaux de carénage.
source : Var Matin .
Leur taille impressionne toujours. La semaine dernière, un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) américain, l'USS Dallas, était à quai dans le port militaire. Une escale de routine qui - hasard du calendrier - ouvrait la porte à une interrogation : la rade peut-elle devenir une base avancée des SNA de l'US Navy en Méditerranée ?
Aussi surprenante puisse-t-elle paraître, l'hypothèse est pourtant arrivée sur le devant de la scène lors d'une récente réunion de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale. L'idée d'un entretien permanent des sous-marins américains à Toulon, « seul port méditerranéen à pouvoir assurer la sécurité nucléaire », a ainsi été évoquée.
C'est Yves Naudin, secrétaire général de la fédération CFTC Défense, qui soumettait cette possibilité. Guy Teissier, président de ladite commission, et Philippe Vitel, son vice-président et député du Var, acquiesçaient de concert, arguant, « après tout », que « la flotte américaine a longtemps procédé à des réparations dans l'arsenal »(1).
« Aucune approche américaine »
Si cette nostalgie remonte à la mémoire de quelques-uns, c'est aussi parce que la Marine américaine a quitté la Sardaigne et sa base de sous-marins de La Maddalena en 2008. Et dès qu'il s'agit d'entretien lourd, les bateaux noirs doivent faire l'aller-retour entre la Belle bleue et leurs ports américains. Pas très pratique. Surtout quand on sait que les infrastructures toulonnaises pourraient rendre ce genre de service aux enfants de l'oncle Sam.
Pour Fabrice Pelestor, responsable varois de la CFTC Défense, ça ne fait pas un pli : le salut économique de la rade passe bien par l'US Navy. « Assurer leur maintien en condition opérationnelle serait une incroyable opportunité qui générerait 2 500 emplois. Sans compter les retombées économiques énormes dues aux escales des équipages. Ca fait quatre ans que je le répète ! »
Pour lui, les passages réguliers de navires nucléaires à Cannes ou à Marseille - le gigantesque porte-avions USS H. W. Bush était à quai dans la cité phocéenne il y a quelques jours - seraient même une hérésie : « S'il survient un accident nucléaire, il n'y a qu'à Toulon que l'on possède l'expertise civile et militaire pour le traiter. Maintenant, c'est aux politiques de convaincre les Américains. »
Justement, à l'image de Philippe Vitel, ils seraient plutôt favorables à l'entreprise. Ce qui n'empêche pas l'élu de renvoyer la balle : « Le fait que la France soit désormais membre de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN joue en notre faveur. J'en ai d'ailleurs discuté avec l'amiral commandant la sixième flotte de la Navy, en présence du préfet maritime. Mais la démarche doit surtout être faite par les industriels. »
Soit : DCNS, en charge de la majorité des contrats de maintenance avec la Marine nationale. Sauf que chez le leader européen des systèmes navals de défense, le commentaire, c'est… « pas de commentaire ». Et de son côté, la Royale assure n'avoir pas été approchée par les Américains.
Restait à savoir ce qu'en pensent les principaux intéressés : les responsables de la Marine américaine. Leur réponse est plutôt énigmatique : « Les sous-marins de l'U.S. Navy visitent régulièrement Toulon (..) La délocalisation de notre base sarde n'a pas impacté significativement notre capacité à conduire des opérations en Méditerranée. » Traduction : ce n'est peut-être pas demain la veille que Chicago retrouvera des couleurs…
1. En 1999, le navire amiral de la VIeflotte américaine, l'« USS La Salle », avait été accueilli à Toulon pendant six mois pour y subir d'importants travaux de carénage.
source : Var Matin .