Hier un numéro spécial (le 39 19) a été lancé pour lutter contre les violences faites aux femmes. Et Lufus, réfugié congolais de 46 ans, aux épaules carrées et au regard dur, a été jugé par le tribunal correctionnel de Toulouse justement pour avoir violenté son ancienne épouse en juillet dernier et son « propriétaire », ce mercredi. À la barre, son ex-femme raconte : « Nous sommes séparés depuis 2002 mais lorsqu'il est sorti de prison en avril, il est venu vivre à la maison. C'est le père de mes enfants… Au bout de deux mois, je lui ai demandé de partir à plusieurs reprises. Un soir, ça a dégénéré. Ma fille de 18 ans s'est réveillée. D'un coup, il s'est levé très calmement et est allé dans la cuisine. Il est revenu avec un couteau. On a hurlé, ma fille s'est interposée mais elle n'a pas réussi à le retenir. Il m'a donné des coups de lame au visage et des coups de pieds. Il y avait du sang partout et il a fui ». Malgré ces accusations et celles de sa fille, le prévenu nie : « Je ne l'ai jamais frappée ». La victime répond : « Si mais je n'avais jamais porté plainte ».
Un autre homme raconte : « Je le loge depuis trois mois pour l'aider. Mercredi, je suis passé mais il a refusé de me laisser entrer. Une bagarre a éclaté. Il m'a mordu l'oreille. Mon lobe était par terre ! ». Lufus admet, mais parle de « légitime défense ».
Le procureur requiert, « compte tenu de la gravité des faits et de son casier », deux ans de prison ferme. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions. Lufus Mbanzulu a été condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve.
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