L'audience du 3 novembre dernier du tribunal correctionnel d'Aurillac (Cantal) a été largement consacrée à des délits commis cet été lors du festival de théâtre de rue.
Les forces de l'ordre ont multiplié les contrôles lors du dernier Festival de théâtre de rue d'Aurillac. Le 17 août, les policiers ont surpris deux Aurillacois en train d'échanger de la résine de cannabis dans une ruelle du centre-ville.
Poursuivis pour usage de stupéfiants, ils ont tenté de s'expliquer, jeudi, devant le tribunal correctionnel. « Si je me procure du cannabis, c'est que j'ai une dépendance », a indiqué l'acheteur. Déjà condamné à trois reprises, l'homme devait se faire poser un bracelet électronique le jour du contrôle et portait sur lui un cutter. Il a aujourd'hui entrepris une démarche de soin.
L'autre protagoniste, qui avait d'abord nié être le vendeur, a reconnu « avoir menti par peur de retourner en prison ». Huit condamnations étaient inscrites à son casier judiciaire.
Les deux hommes ont été condamnés à un mois d'emprisonnement ferme.
Banalisation de l'usage de cocaïne. Le même jour, le 17 août, le comportement de deux festivaliers a attiré l'attention des policiers. Un Aurillacois et un Decazevillois sont surpris en train de préparer un rail de cocaïne dans un hall d'immeuble.
Ils ont expliqué au tribunal avoir pris du cannabis et de la cocaïne « dans un cadre festif ». Le procureur a fustigé une « banalisation de la consommation de cocaïne et d'héroïne, qui ne sont plus réservées à la jet-set ». L'Aurillacois, au casier judiciaire vierge, devra effectuer à ses frais un stage de sensibilisation aux dangers des stupéfiants. L'Aveyronnais, qui avait cinq mentions à son casier, a été condamné à 80 heures de travail d'intérêt général.
Il taggait pour se faire connaître
Amendes pour les consommateurs de « speed ». Une autre affaire d'usage illicite de stupéfiants pendant le festival a été jugée jeudi. Deux hommes ont été contrôlés le 19 août, alors qu'ils échangeaient une poche contenant un gramme de « speed ».
Originaires d'Aurillac et de l'Aveyron, les deux festivaliers au casier judiciaire vierge ont été condamnés à payer une amende de 300 euros, dont 200 euros assortis du sursis.
Travail d'intérêt général pour le taggeur. Un Corrézien de 21 ans a comparu pour des dégradations. Le festivalier avait été surpris le 17 août en train de réaliser des tags sur un boîtier EDF, sur le pilier d'une maison et la porte d'une agence immobilière. Il inscrivait sa signature afin de « se faire connaître dans la région ».
Le procureur s'est insurgé contre ces dégradations qui « défigurent le centre-ville » et ces individus qui « méprisent la propriété publique et privée au non d'un ego démesuré ». La présidente a suivi ses réquisitions en le condamnant à 40 heures de travail d'intérêt général.
Un couteau dans la poche. Contrôlé le 18 août avec un couteau de type papillon dans la poche, un Marseillais de 20 ans était jugé pour port prohibé d'arme. « Je l'avais acheté car je le trouvais joli. Je l'ai amené au festival d'Aurillac pour m'en servir pour manger au camping », a expliqué cet étudiant en prépa infirmier.
La présidente a rappelé que les conséquences de son geste auraient pu être dommageables : « Ce type de couteau est réputé dangereux. Vous auriez pu le mettre dans votre sac. » Il a été condamné à 300 euros d'amende avec sursis.
Catherine Perrot
source : http://www.lamontagne.fr/editions_locales/cantal/_speed_cannabis_tags_et_couteau_l_envers_du_decor_du_festival_d_aurillac@CARGNjFdJSsAFBsNBBQ-.html