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    Attentat de la gare Saint-Charles en 1983 «Ce soir-là, j’ai compris ce dont l’être humain est capable»

    marc
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    Attentat de la gare Saint-Charles en 1983 «Ce soir-là, j’ai compris ce dont l’être humain est capable» Empty Attentat de la gare Saint-Charles en 1983 «Ce soir-là, j’ai compris ce dont l’être humain est capable»

    Message par marc Sam 19 Nov - 13:05

    Policier, le Seynois Gérard Beccaria était à la gare Saint-Charles à Marseille lors de l’explosion du 31 décembre 1983. Attentat pour lequel est jugé en ce moment le terroriste Carlos
    Gérard Beccaria a 28 ans le soir de la Saint-Sylvestre 1983. Ce gardien de la paix, originaire de La Seyne, attend son train sur le quai de la gare Saint-Charles à Marseille au moment même où une charge de 10 kg explose dans une des consignes automatiques. L’attentat pour lequel est jugé actuellement le terroriste Carlos fera deux morts et 34 blessés. Le policier seynois sera l’un des tout premiers sur les lieux. Vingt-huit ans plus tard, à la retraite, il accepte de revenir sur « le moment le plus dur de sa carrière de policier ».
    Où étiez-vous au moment de l’explosion?
    Je venais de terminer mon service au commissariat du 1er arrondissement de Marseille. J’attendais le train pour rentrer à La Seyne. D’habitude, j’allais toujours chercher mon collègue au poste de police de la gare, mais ce jour-là il avait eu la permission de finir une heure plus tôt. J’étais sur le quai n°1 à 20-30 mètres des consignes quand j’ai regardé l’horloge. Il était 20h06. Et là, j’ai senti une terrible explosion. Et un grand bourdonnement dans mes oreilles. J’ai tout de suite compris.
    Comment avez-vous réagi?
    Ma première réaction a été de courir vers le poste de police pour voir mes collègues. Avant j’ai pensé à téléphoner au 17 grâce à un téléphone sur le quai. Puis je suis rentré dans le couloir qui mène au poste de police. Et là… j’ai vu une personne complètement éventrée, ses intestins jonchés le sol, il y avait du sang partout… Elle était consciente. Je me souviendrai toujours de son rictus de souffrance. Alors j’ai pris sa main, je lui ai parlé, mais… cela ne se passe pas comme dans les films.
    Quand j’ai compris que je ne pouvais rien faire, je suis allé dans le poste de police voir si il y avait d’autres victimes. Il était vide, la banque d’accueil était renversée. Je suis ressorti, j’ai entendu des cris dans les toilettes. Il y avait de la fumée. On ne voyait plus rien. L’endroit avait été soufflé. Il y avait des débris partout sur le sol et un trou béant au milieu. J’essayais d’avancer quand j’ai buté sur quelque chose… C’était le corps d’une personne complètement déchiquetée. J’ai appris plus tard qu’il s’agissait d’un SDF qui était venu s’abriter dans le couloir. J’étais très choqué, je suis sorti de là, c’est à ce moment que les secours sont arrivés.
    Avez-vous eu conscience d’être un miraculé ? Vous auriez pu être dans le couloir pour aller chercher votre collègue au moment de l’explosion…
    Je ne me suis jamais dit ça. Je pense aux victimes, moi je n’ai été qu’un témoin. J’aurai pu être touché mais la vie est ainsi faite. La gare était d’ailleurs presque vide ce soir-là. Heureusement, sinon cela aurait été un carnage.
    Vous avez dû être traumatisé quand même?
    Être témoin de quelque chose d’aussi atroce, ça marque. Je n’ai jamais reçu de soutien psychologique… cela n’existait pas à l’époque. Personne ne s’est jamais vraiment préoccupé de moi. Et même si le temps atténue la souffrance, c’est impossible d’oublier. Je revois ces images, ce sang partout. Cela fait très peu de temps que j’arrive à en parler. Alors aujourd’hui témoigner, c’est un peu une sorte d’exutoire.
    Mais qu’avez-vous fait après l’arrivée des secours?
    Je suis retourné au commissariat, les collègues ont été formidables avec moi mais après 20 minutes, j’ai remis ma tenue et je suis retourné sur place reprendre mon service. On m’a chargé de marquer à la craie les restes humains. Il y avait des bouts de peau et des membres partout comme ces deux pieds plantés dans le sol avec leurs chaussures… C’était horrible mais je ne pensais à rien, j’étais dans l’action, je faisais mon métier. Quand je suis rentré chez moi 17 heures plus tard, tout est remonté et j’ai fondu en larmes…
    Que pensez-vous du procès qui vient de s’ouvrir 28 ans plus tard?
    C’est un droit pour les victimes. Elles ont besoin de comprendre. Il faut que les auteurs ou l’auteur soient punis mais cela va-t-il changer quelque chose? Ce soir de Saint-Sylvestre, j’ai compris ce dont l’être humain était capable. Un mercenaire qui a fait du terrorisme son métier et qui pour une soi-disante cause a tué des innocents. Et il en est fier…

    Var Matin.
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    Message par Minijo Sam 19 Nov - 14:35

    Belle preuve de courage.

    Merci Wink
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    Message par Krogzweillerz Lun 21 Nov - 21:36

    Très beau geste du Mr !!
    Merci du partage d'info !!

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