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La famille Anghel, décimée par l’accident sur la RD 994 jeudi, vivait parmi une quinzaine de personnes dans des caravanes, sous le lycée professionnel d’Embrun. Photo V.O. et A.L.
Le décès brutal des quatre Roumains d’Embrun (notre édition d’hier) laisse un grand vide au camp de Roms, sous le lycée professionnel Alpes et Durance. C’est là que réside une dizaine de membres de la même famille, arrivée il y a plusieurs années.
Mais au lendemain de l’accident mortel à La Roche-des-Arnauds, sur la route départementale 994, ce vide, il se ressent bien au-delà du camp. Gheorghe Anghel (43 ans), sa mère Livia (66 ans), sa femme Marioara (37 ans) et leur fils Florin Cirpaci (18 ans), étaient connus et appréciés à Embrun. Au printemps dernier, un collectif s’était même créé pour venir en aide à cette famille.
« L’émotion est grande dans l’Embrunais, constatent trois membres du “collectif Roms”, qui souhaitent garder l’anonymat. C’est une famille appréciée. Dans la rue, on voyait souvent Livia. Elle vendait le journal des sans-abri. »
Ils sont aidés, mais ils le rendent bien en retour. « Florin a rendu de nombreux services au Secours Populaire, poursuivent-elles. Quand on avait besoin de bras, il était là. Cette famille fait ce qu’elle peut pour s’en sortir et s’intégrer. Le collectif s’est créé naturellement, car ils sont bien perçus. Ce qui est arrivé est affreux. Ces personnes avaient le cœur sur la main. La famille ne demande rien, mais elle mérite qu’on s’occupe d’elle, indiquent les membres du collectif. La mairie les aide aussi (le stationnement en dehors de l’aire du “plan” est interdit, mais une convention avec la mairie leur permet de rester sous le lycée pour quelque temps, NDLR). »
Pour les trois membres, « un lien d’amitié s’est créé. Leur disparition laisse une grande émotion ».
La blessée va s’en sortir
L’enquête sur l’accident n’a pas connu de progrès significatif. Les circonstances de la collision frontale restent indéterminées. L’identification formelle des victimes s’est achevée hier matin. Un dernier prélèvement sanguin a été effectué.
Anne Chaix, l’habitante de Saint-Julien-en-Beauchêne qui a été grièvement blessée dans la collision, est tirée d’affaire. Après avoir subi des opérations, la femme de 64 ans était hier maintenue en soins intensifs. Les enquêteurs ne pourront l’interroger qu’en début de semaine prochaine.
POUR EN SAVOIR PLUS
L’appel à témoins lancé par la gendarmerie n’a pas été concluant pour l’instant. Toute personne ayant vu l’accident ou remarqué un comportement bizarre chez l’un des deux conducteurs est priée d’appeler la gendarmerie au 04 92 40 65 10.
LeDauphine.com
