Les ordinateurs, à peine sortis des cartons, ne sont pas encore connectés. Et les compteurs d’appel au mur n’affichent encore aucune donnée. Mais d’ici à quelques semaines, le nouveau centre opérationnel (CO) de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) prendra le relais de l’actuel centre d’appels dont les locaux exigus et obsolètes ne sont plus adaptés au traitement des 4500 alertes quotidiennes.
Construit sur 2 étages en sous-sol dans la cour de la caserne Champerret (XVIIe) qui abrite l’état-major de la brigade, le nouveau CO sera chargé de gérer tous les appels passés au 18 ou au 112 (le numéro d’urgence européen, de plus en plus utilisé depuis les portables) à Paris et dans les trois départements de petite couronne.
Toujours trop d’appels abusifs
Outre la salle de réception des appels, ce centre névralgique qui s’étale sur 4000 m2 sera doté d’une salle de coordination médicale et d’une salle de gestion de crise avec mur d’écrans activé en cas de catastrophe majeure. A la BSPP, on espère que ce nouvel outil permettra de faire face au problème numéro un de la brigade : l’inquiétante flambée du nombre de sorties pour du « secours à victime ».
Bien souvent des interventions pour des problèmes mineurs pouvant être traités par un médecin, voire un serrurier! « L’activité incendie, c’est l’arbre qui cache la forêt, rappelle un gradé. Aujourd’hui, la BSPP traite à peu près autant de feux qu’il y a quarante ans (18000 par an, soit un toutes les trente minutes!). Mais il y a quarante ans, cela représentait la moitié de notre activité. Aujourd’hui, c’est moins de 5%. » Désormais, 80% des 500000 interventions annuelles des pompiers relèvent du secours à victime. Elles seraient injustifiées dans plus de 1 cas sur 4. De quoi inquiéter l’état-major des pompiers qui redoute d’atteindre le point critique en matière d’effectif disponible.
Outre des campagnes de sensibilisation pour lutter contre les appels abusifs, la BSPP a déjà entrepris d’augmenter le nombre de pompiers opérationnels à effectif constant. Depuis 2009, les pompiers du groupement de soutien (l’équivalent des services techniques dans les entreprises) effectuent quelques heures de garde chaque semaine sur le terrain. L’état-major réfléchit aussi, « avec la plus extrême prudence », à la possibilité d’externaliser certains services. Selon le général Glin, nouveau commandant de la BSPP, la mise en fonction du centre opérationnel de Champerret permettra d’accélérer cette politique d’optimisation (lire ci dessous).
Les preneurs d’appels, trois fois plus nombreux qu’aujourd’hui, auront plus de temps pour faire le tri entre les demandes et pourront mieux gérer les effectifs pour y répondre.
Inauguré le 7 octobre par Claude Guéant, le CO connaîtra ensuite une montée en charge jusqu’en novembre. L’ancien centre d’appels sera maintenu en service quelque temps après cette date. Le général Glin l’explique d’une formule : « En matière de sécurité, notre doctrine, c’est ceinture et bretelles. On enlève les vieilles bretelles qu’une fois assurée de la solidité de la nouvelle ceinture. » Les appels au 18 de quelque 6 millions de Franciliens en dépendent.
Le Parisien
Construit sur 2 étages en sous-sol dans la cour de la caserne Champerret (XVIIe) qui abrite l’état-major de la brigade, le nouveau CO sera chargé de gérer tous les appels passés au 18 ou au 112 (le numéro d’urgence européen, de plus en plus utilisé depuis les portables) à Paris et dans les trois départements de petite couronne.
Toujours trop d’appels abusifs
Outre la salle de réception des appels, ce centre névralgique qui s’étale sur 4000 m2 sera doté d’une salle de coordination médicale et d’une salle de gestion de crise avec mur d’écrans activé en cas de catastrophe majeure. A la BSPP, on espère que ce nouvel outil permettra de faire face au problème numéro un de la brigade : l’inquiétante flambée du nombre de sorties pour du « secours à victime ».
Bien souvent des interventions pour des problèmes mineurs pouvant être traités par un médecin, voire un serrurier! « L’activité incendie, c’est l’arbre qui cache la forêt, rappelle un gradé. Aujourd’hui, la BSPP traite à peu près autant de feux qu’il y a quarante ans (18000 par an, soit un toutes les trente minutes!). Mais il y a quarante ans, cela représentait la moitié de notre activité. Aujourd’hui, c’est moins de 5%. » Désormais, 80% des 500000 interventions annuelles des pompiers relèvent du secours à victime. Elles seraient injustifiées dans plus de 1 cas sur 4. De quoi inquiéter l’état-major des pompiers qui redoute d’atteindre le point critique en matière d’effectif disponible.
Outre des campagnes de sensibilisation pour lutter contre les appels abusifs, la BSPP a déjà entrepris d’augmenter le nombre de pompiers opérationnels à effectif constant. Depuis 2009, les pompiers du groupement de soutien (l’équivalent des services techniques dans les entreprises) effectuent quelques heures de garde chaque semaine sur le terrain. L’état-major réfléchit aussi, « avec la plus extrême prudence », à la possibilité d’externaliser certains services. Selon le général Glin, nouveau commandant de la BSPP, la mise en fonction du centre opérationnel de Champerret permettra d’accélérer cette politique d’optimisation (lire ci dessous).
Les preneurs d’appels, trois fois plus nombreux qu’aujourd’hui, auront plus de temps pour faire le tri entre les demandes et pourront mieux gérer les effectifs pour y répondre.
Inauguré le 7 octobre par Claude Guéant, le CO connaîtra ensuite une montée en charge jusqu’en novembre. L’ancien centre d’appels sera maintenu en service quelque temps après cette date. Le général Glin l’explique d’une formule : « En matière de sécurité, notre doctrine, c’est ceinture et bretelles. On enlève les vieilles bretelles qu’une fois assurée de la solidité de la nouvelle ceinture. » Les appels au 18 de quelque 6 millions de Franciliens en dépendent.
Le Parisien