L'homme aux 13 000 caméras
13 000 caméras pour une paire d'yeux. Alors qu'un rapport de la Cour des comptes sur la sécurité remet en cause l'efficacité de la vidéosurveillance en regard de son coût, Le Point s'est rendu au centre de veille active de la Brigade des réseaux ferrés. Ici, quotidiennement, un ou deux agents sont chargés de contrôler... la totalité du réseau.
Remontons le fil du système vidéo : 13 000 caméras, SNCF et RATP, arrivent à ce poste central. Les images s'affichent sur trois écrans, un dédié à la SNCF et deux pour le métro. Chaque écran offre une capacité d'affichage de quatre caméras. Comment effectuer un contrôle efficace dans ces conditions ?
Moyens du bord
"Nous nous basons sur notre expérience et sur une cartographie de la criminalité", explique Anthony Chenh. La carte du réseau, régulièrement mise à jour, affiche, gare par gare, le nombre d'infractions constatées. C'est également cette carte qui permet d'établir le déploiement des équipes sur le terrain. Ainsi, certaines vues affichent les images des zones au plus fort risque et celles qui restent permettent de naviguer ailleurs sur le réseau, pour y déceler les "comportements suspects". La grande majorité des images ne s'affichent donc jamais, sur quelque écran que ce soit. Les agents l'admettent : dans la quasi-totalité de la zone, un délit commis sera filmé, mais il aura toutes les chances de passer inaperçu.
"Le bilan de la vidéoprotection est très positif." Pour le commandant Isabelle Martinez, qui dirige le service, les critiques de la Cour des comptes sont hors de propos : "48 % des faits de la BRF sont élucidés, la brigade est de celles dont le taux d'élucidation est le plus élevé." Le brigadier-chef Chenh laisse percer bien des doutes : les bandes de mineures étrangères arrêtées des dizaines de fois et toujours de retour sur le réseau, les faits constatés pour lesquels on ne peut rien parce qu'aucune équipe n'est disponible à proximité, et la conscience de tout ce qui peut se passer hors de sa vue... Pourtant, il y croit : "Il ne se passe jamais un jour sans interpellation grâce à la vidéo. C'est mieux que rien, on utilise les moyens du bord, voilà."
13 000 caméras pour une paire d'yeux. Alors qu'un rapport de la Cour des comptes sur la sécurité remet en cause l'efficacité de la vidéosurveillance en regard de son coût, Le Point s'est rendu au centre de veille active de la Brigade des réseaux ferrés. Ici, quotidiennement, un ou deux agents sont chargés de contrôler... la totalité du réseau.
Remontons le fil du système vidéo : 13 000 caméras, SNCF et RATP, arrivent à ce poste central. Les images s'affichent sur trois écrans, un dédié à la SNCF et deux pour le métro. Chaque écran offre une capacité d'affichage de quatre caméras. Comment effectuer un contrôle efficace dans ces conditions ?
Moyens du bord
"Nous nous basons sur notre expérience et sur une cartographie de la criminalité", explique Anthony Chenh. La carte du réseau, régulièrement mise à jour, affiche, gare par gare, le nombre d'infractions constatées. C'est également cette carte qui permet d'établir le déploiement des équipes sur le terrain. Ainsi, certaines vues affichent les images des zones au plus fort risque et celles qui restent permettent de naviguer ailleurs sur le réseau, pour y déceler les "comportements suspects". La grande majorité des images ne s'affichent donc jamais, sur quelque écran que ce soit. Les agents l'admettent : dans la quasi-totalité de la zone, un délit commis sera filmé, mais il aura toutes les chances de passer inaperçu.
"Le bilan de la vidéoprotection est très positif." Pour le commandant Isabelle Martinez, qui dirige le service, les critiques de la Cour des comptes sont hors de propos : "48 % des faits de la BRF sont élucidés, la brigade est de celles dont le taux d'élucidation est le plus élevé." Le brigadier-chef Chenh laisse percer bien des doutes : les bandes de mineures étrangères arrêtées des dizaines de fois et toujours de retour sur le réseau, les faits constatés pour lesquels on ne peut rien parce qu'aucune équipe n'est disponible à proximité, et la conscience de tout ce qui peut se passer hors de sa vue... Pourtant, il y croit : "Il ne se passe jamais un jour sans interpellation grâce à la vidéo. C'est mieux que rien, on utilise les moyens du bord, voilà."