Une trentaine d'incendies attisés par un vent violent ont ravagé ce week-end des centaines d'hectares de végétation dans les Pyrénées-Orientales et le plus spectaculaire, aux abords du village franco-espagnol du Perthus, a nécessité dimanche l'évacuation de touristes.
Le feu a également provoqué des dizaines de kilomètres de bouchons sur la route et la liaison France-Espagne a été suspendue vers 12h30 sur l'autoroute A9 et la D900 qui relient Perpignan à la Catalogne espagnole, la fumée affectant la visibilité, selon les pompiers.
Le feu est contenu en France, pas en Espagne
Le feu est parti d'un parking du Perthus, côté espagnol, et a atteint le fortin, sur le site touristique du fort de Bellegarde, ancienne garnison fortifiée du XVIIe siècle juchée sur un piton rocheux qui surplombe à la fois la France et l'Espagne. La tramontane soufflant à 90 km/h avec des rafales plus fortes a ensuite poussé les flammes vers l'Espagne. Le feu est contenu du côté français, mais continue de progresser dans la province catalane de Gérone, selon les pompiers des Pyrénées-Orientales qui redoutent que le vent change de direction et rabatte les flammes vers la France.
Aucun blessé n'avait été recensé par les service de secours mais les vacanciers et les employés des commerces ont été évacués du fort de Bellegarde et du Perthus. En revanche, les habitants du village n'ont pas été contraints de quitter leurs habitations, la commune n'étant pas menacée. «C'est très impressionnant», confie Guadeloupe Nunez, employée du Grand-Hôtel Morini, seul établissement du village resté ouvert. Elle se souvient du dernier incendie qui avait frappé Le Perthus, en 1986, et causé des dégâts importants.
Des renforts des départements voisins
Dans le sens Perpignan-Barcelone, les voies de l'autoroute étaient vides entre la sortie du Boulou et la frontière espagnole, alors que de très longues files de voitures venant d'Espagne se formaient. D'épais nuages de fumée étaient visibles à des dizaines de kilomètres. Un groupe d'intervention français était mobilisé dimanche après-midi pour protéger des flammes le village espagnol de Cantallops.
Des renforts ont été envoyés de l'Aude, de l'Hérault, de l'Ardèche et cinq avions bombardiers d'eau ont largué des tonnes d'eau et de produits retardant sur les versants espagnols et français des Pyrénées, a précisé la sous-préfète de permanence, Alice Coste.
«Avec ce vent, à la moindre maladresse, le feu peut partir très rapidement», a dit le colonel Christophe Landrieau, dont les équipes ont affronté dimanche en fin de journée une dizaine d'incendies. Les pompiers du Roussillon ont dû faire face à plus d'une trentaine de départs de feu depuis le début du week-end.
Un autre incendie avait mobilisé les pompiers samedi dans les Pyrénées-Orientales, sur la commune de Bouleternère. Onze pompiers avaient été intoxiqués. Le feu a été maîtrisé dimanche matin, après avoir ravagé 210 hectares de garrigue et de forêt de chênes.
LeParisien.fr