"On a dû aller combattre le feu au corps à corps"
Malgré la fatigue physique qui les tiraille encore, si on le leur demandait, ils y repartiraient. A peine de retour de la Réunion où ils ont été envoyés en renfort pendant 16 et 18 jours avec 6 autres pompiers des P.-O. pour combattre l'incendie qui a ravagé près de 3 000 ha dans le parc national de l'île, le lieutenant Christophe Olive, volontaire, chef du centre de secours de Millas, et le commandant Olivier Di Bartolomeo, professionnel et chef du centre de Perpignan nord, sont unanimes.
Ils n'hésiteraient pas une seconde. "C'était une expérience extrêmement enrichissante avec un travail spécifique énorme que l'on ne vivra certainement jamais chez nous. Et puis avec ce qui a été fait, on ne les laisserait pas tomber comme ça".
"Des flammes de 30 m"
Le premier a décollé seul le 27 octobre en tant que conseiller technique départemental feux tactiques. Il a tout juste eu le temps de poser un pied sur l'île qu'il se retrouvait aussitôt sur le chantier afin de prendre connaissance des différences de terrain, des conditions météo, du relief, de la végétation et des problématiques spécifiques au site. Puis aussi rapidement, vint… le baptême du feu.
"On a allumé un premier contre-feu de 1, 5 km. C'était la première action marquante. Il y a eu une dégradation du temps. Dans la nuit, en 1 h 30, le feu a parcouru 200 ha. La terre a brûlé. Il y avait des flammes de 30 mètres de haut, de grands cyprès qui s'enflammaient en un instant. Le vent qui change toutes les deux heures. Autant de difficultés auxquelles on a dû s'adapter au fur et à mesure. On a dû aller combattre le feu au corps à corps. En clair, on a fait le Canigou chaque jour.
Quand on est rentré, le travail en superficie était stabilisé mais il restait un gros travail dans la partie sous-sol où le feu continuait à progresser. Je garde le souvenir de la population extraordinaire, mobilisée et concernée, et leurs remerciements. Je n'oublierai pas non plus la crique du Maffat. On s'est battu comme des diables pour la sauver, rien qu'à voir le paysage".
"Et la fatigue qui s'accumule"
Le commandant Di Bartolomeo a embarqué deux jours plus tard avec six Catalans dans un avion spécialement affrété par l'armée sur ordre du ministère de l'Intérieur en tant que pompier volontaire, officier référent de la section commando, afin de gérer sur place 80 personnels de la colonne sud, des équipes feux de forêt et du détachement hélicoptère pour des missions de forestage et d'extinction.
Lui, n'oubliera pas la bataille pour sauver le "Maïdo" la montagne sacrée de la Réunion. "C'était un enjeu important. Il faut s'imaginer. Les moyens aériens, les équipes militaires, les ONG, les habitants, huit hélicoptères en même temps, 1000 repas par jour… ce qui manquait à la fin, c'est l'eau. Les conditions opérationnelles, du fait des strates et ses dénivelés, sont très particulières, physiques et pénibles. C'est comme si on partait chaque jour de Canet, que notre lieu de vie était à Olette et que l'on devait atteindre l'incendie au-dessus de Font-Romeu.
Et puis, ce qui surprend c'est l'humidité, la pluie et les moyens à déployer pour éteindre les lisières, le feu qui couve dans l'humus. Ce qui prend un jour chez nous, nécessite 10 jours là-bas. La fatigue s'accumule de jour en jour. Mais tout le monde a joué le jeu".
Midilibre
Malgré la fatigue physique qui les tiraille encore, si on le leur demandait, ils y repartiraient. A peine de retour de la Réunion où ils ont été envoyés en renfort pendant 16 et 18 jours avec 6 autres pompiers des P.-O. pour combattre l'incendie qui a ravagé près de 3 000 ha dans le parc national de l'île, le lieutenant Christophe Olive, volontaire, chef du centre de secours de Millas, et le commandant Olivier Di Bartolomeo, professionnel et chef du centre de Perpignan nord, sont unanimes.
Ils n'hésiteraient pas une seconde. "C'était une expérience extrêmement enrichissante avec un travail spécifique énorme que l'on ne vivra certainement jamais chez nous. Et puis avec ce qui a été fait, on ne les laisserait pas tomber comme ça".
"Des flammes de 30 m"
Le premier a décollé seul le 27 octobre en tant que conseiller technique départemental feux tactiques. Il a tout juste eu le temps de poser un pied sur l'île qu'il se retrouvait aussitôt sur le chantier afin de prendre connaissance des différences de terrain, des conditions météo, du relief, de la végétation et des problématiques spécifiques au site. Puis aussi rapidement, vint… le baptême du feu.
"On a allumé un premier contre-feu de 1, 5 km. C'était la première action marquante. Il y a eu une dégradation du temps. Dans la nuit, en 1 h 30, le feu a parcouru 200 ha. La terre a brûlé. Il y avait des flammes de 30 mètres de haut, de grands cyprès qui s'enflammaient en un instant. Le vent qui change toutes les deux heures. Autant de difficultés auxquelles on a dû s'adapter au fur et à mesure. On a dû aller combattre le feu au corps à corps. En clair, on a fait le Canigou chaque jour.
Quand on est rentré, le travail en superficie était stabilisé mais il restait un gros travail dans la partie sous-sol où le feu continuait à progresser. Je garde le souvenir de la population extraordinaire, mobilisée et concernée, et leurs remerciements. Je n'oublierai pas non plus la crique du Maffat. On s'est battu comme des diables pour la sauver, rien qu'à voir le paysage".
"Et la fatigue qui s'accumule"
Le commandant Di Bartolomeo a embarqué deux jours plus tard avec six Catalans dans un avion spécialement affrété par l'armée sur ordre du ministère de l'Intérieur en tant que pompier volontaire, officier référent de la section commando, afin de gérer sur place 80 personnels de la colonne sud, des équipes feux de forêt et du détachement hélicoptère pour des missions de forestage et d'extinction.
Lui, n'oubliera pas la bataille pour sauver le "Maïdo" la montagne sacrée de la Réunion. "C'était un enjeu important. Il faut s'imaginer. Les moyens aériens, les équipes militaires, les ONG, les habitants, huit hélicoptères en même temps, 1000 repas par jour… ce qui manquait à la fin, c'est l'eau. Les conditions opérationnelles, du fait des strates et ses dénivelés, sont très particulières, physiques et pénibles. C'est comme si on partait chaque jour de Canet, que notre lieu de vie était à Olette et que l'on devait atteindre l'incendie au-dessus de Font-Romeu.
Et puis, ce qui surprend c'est l'humidité, la pluie et les moyens à déployer pour éteindre les lisières, le feu qui couve dans l'humus. Ce qui prend un jour chez nous, nécessite 10 jours là-bas. La fatigue s'accumule de jour en jour. Mais tout le monde a joué le jeu".
Midilibre