Déjà testé il y a huit ans, le Beriev Be-200 bombardier d’eau est engagé sur les feux. Il pourrait intégrer la flotte d’avions existante
Présenté fin juin au salon aéronautique du Bourget, le Beriev Be-200 bombardier d’eau n’est pas rentré en Russie après sa démonstration. Depuis le 1er juillet, il a en effet rejoint la base aérienne de la Sécurité civile (Basc), à Marignane, où il est testé par les pilotes français sur les feux de forêts jusqu’à la fin du mois d’août. Une évaluation qui ferait suite, selon des sources proches du ministère de l’Intérieur, aux accords signés le 17 juin entre la France et la Russie, pour l’acquisition de deux bâtiments de projection et de commandement de type Mistral par la marine russe.
De mêmes sources, on précise, toutefois, que « nous n’avons pris aucun engagement ferme pour acheter un ou plusieurs avions de ce type », à l’issue de cette série de tests. Il n’empêche : dans les cinq à dix ans qui viennent, la France devra songer à remplacer la quasi-totalité de ses 23 avions bombardiers d’eau (douze Canadair, neuf Tracker et deux Dash), pour un montant d’environ 300 millions d’euros (lire ci-dessous).
Adapté aux normes européennes
Ce n’est pas la première fois que Beriev Aircraft Company, leader mondial des avions amphibies, essaye de vendre à la France son bombardier d’eau gros porteur. En 2003, l’avion était en effet resté quelques jours à Marignane pour des vols tests jugés très convaincants par les pilotes marignanais. À commencer par Michel Razaire, le patron de la Basc, qui l’avait trouvé étonnamment maniable et très efficace au largage pour un engin de ce calibre. Seuls défauts considérés alors comme rédhibitoires : son avionique russe (les instruments de vol), qui nécessitait une bonne maîtrise de l’alphabet cyrillique, la consommation en kérosène de ses deux réacteurs
Progress et son absence de certification européenne.
Deux de ces défauts ont été gommés depuis, avec la pose d’une avionique moderne libellée en anglais et la certification obtenue en décembre 2010 auprès de l’agence européenne de sécurité aérienne. Reste sa consommation, qui pourrait le disqualifier pour les missions de Gaar, sauf à doubler le budget carburant de la base de Marignane.
Quoi qu’il en soit, l’avion suscite cette année un réel intérêt en France. Après quelques vols aux côtés du pilote d’essais d’Irkut, la firme qui assemble le Beriev, les pilotes de la Basc ont commencé à le prendre en mains et l’avion a reçu l’autorisation d’intervenir sur les feux. Récemment, Serge Jacob, chef du Groupement des moyens aériens de la Sécurité civile, est venu le voir évoluer à Marignane. Un signe?
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