par Reportage aux urgences : patience, ils sauvent des vies
C’est forcément très énervant à entendre lorsqu’on débarque mal en point et stressé aux Urgences, mais c’est vrai. Si souvent l’attente est tellement longue, c’est bien parce que les équipes médicales sont occupées à sauver des vies. En moyenne 130 patients passent chaque jour par le service, lors des “pics” comme en été, ils sont jusqu’à 200.
Une “ruche” où 250 blouses blanches se relaient jour et nuit pour assurer la permanence des soins. Dans les box de déchocage, sur un bord de route, en montagne ou à la plage, peut-être demain chez vous, les équipes Samu et Smur se battent pour la vie.
Ce mardi-là, certains patientent depuis plus de trois heures sur des brancards de fortune installés à la va-vite dans le sas d’accueil. Des paravents en tissu les séparent, mais ne préservent aucune intimité. Dès leur arrivée, blessés et malades sont pris en charge par l’infirmière de service.
Leur dossier rejoint vite la pile qui s’entasse sur le comptoir d’accueil, les patients sont alors équipés d’un bracelet identifiant. Certains ont l’impression de ne plus être qu’un numéro. Mais cette précaution est indispensable pour limiter le risque de confusion. Si le pronostic vital n’est pas engagé, il faudra donc attendre qu’un box d’examen se libère. Parfois de longues heures. Jusqu’à six ou sept les jours de grande affluence.
En cette période de vacances, c’est souvent le cas. L’arrivée massive de touristes dans le département a forcément des répercussions sur l’activité du service. Parfois même pour ces vacanciers un peu perdus, les Urgences sont le seul point de chute. « Ils ne connaissent pas de médecin et viennent pour de la bobologie qui n’a rien à voir avec notre activité », regrette un médecin urgentiste.
Ajoutez à cela, les “locaux” dont le généraliste est en congé et ceux qui optent pour les Urgences afin de ne pas avancer un centime sur les soins, forcément le service est fréquemment encombré.
Si certains s’énervent franchement à l’image de ce jeune homme qui, pour un mal de dents, sème la terreur dans les couloirs en hurlant après les médecins, la plupart prennent leur mal en patience. Venu en bus pour des douleurs abdominales, un homme tente de calmer sa “voisine” de brancard, très énervée. A côté, un octogénaire arrivé en état de déshydratation regarde toute cette agitation avec perplexité. « J’étais médecin avant… C’était pas comme ça ».
Il engage facilement la conversation, histoire de passer le temps. Ces patients s’étonnent, en fait, de voir passer sans arrêt des blouses blanches devant eux sans qu’aucune ne s’arrête pour les examiner. « On ne nous dit rien », regrettent-ils. Face à eux, une mère de famille, arrivée blanche comme un linge sur un brancard reprend des couleurs petit à petit. « Je sortais de chez le buraliste avec ma fille quand j’ai été prise de terribles douleurs au thorax ».
Sa fille qui l’a accompagnée, patiente dans le hall à côté. Sur son brancard, la mère de famille s’inquiète. « On devait faire des photocopies pour son inscription au lycée. C’est le dernier jour… D’habitude, je m’occupe de tout le monde à la maison. Là, je ne peux rien faire ».
Lorsque la situation se débloque enfin, tandis que les brancards se dirigent vers les box d’examens, les malades ne sont pas pour autant au bout de l’attente. Si leur état nécessite la venue d’un spécialiste et que ce dernier est au bloc, il faut encore patienter. Cette fois dans le couloir autour d’un patio. De nouveau de longues heures avant une hospitalisation dans le service approprié. Pourvu qu’il y ait de la place. Décidément, pour les patients, leur famille comme les équipes médicales, un passage aux Urgences n’est pas de tout repos.
Midilibre
C’est forcément très énervant à entendre lorsqu’on débarque mal en point et stressé aux Urgences, mais c’est vrai. Si souvent l’attente est tellement longue, c’est bien parce que les équipes médicales sont occupées à sauver des vies. En moyenne 130 patients passent chaque jour par le service, lors des “pics” comme en été, ils sont jusqu’à 200.
Une “ruche” où 250 blouses blanches se relaient jour et nuit pour assurer la permanence des soins. Dans les box de déchocage, sur un bord de route, en montagne ou à la plage, peut-être demain chez vous, les équipes Samu et Smur se battent pour la vie.
Ce mardi-là, certains patientent depuis plus de trois heures sur des brancards de fortune installés à la va-vite dans le sas d’accueil. Des paravents en tissu les séparent, mais ne préservent aucune intimité. Dès leur arrivée, blessés et malades sont pris en charge par l’infirmière de service.
Leur dossier rejoint vite la pile qui s’entasse sur le comptoir d’accueil, les patients sont alors équipés d’un bracelet identifiant. Certains ont l’impression de ne plus être qu’un numéro. Mais cette précaution est indispensable pour limiter le risque de confusion. Si le pronostic vital n’est pas engagé, il faudra donc attendre qu’un box d’examen se libère. Parfois de longues heures. Jusqu’à six ou sept les jours de grande affluence.
En cette période de vacances, c’est souvent le cas. L’arrivée massive de touristes dans le département a forcément des répercussions sur l’activité du service. Parfois même pour ces vacanciers un peu perdus, les Urgences sont le seul point de chute. « Ils ne connaissent pas de médecin et viennent pour de la bobologie qui n’a rien à voir avec notre activité », regrette un médecin urgentiste.
Ajoutez à cela, les “locaux” dont le généraliste est en congé et ceux qui optent pour les Urgences afin de ne pas avancer un centime sur les soins, forcément le service est fréquemment encombré.
Si certains s’énervent franchement à l’image de ce jeune homme qui, pour un mal de dents, sème la terreur dans les couloirs en hurlant après les médecins, la plupart prennent leur mal en patience. Venu en bus pour des douleurs abdominales, un homme tente de calmer sa “voisine” de brancard, très énervée. A côté, un octogénaire arrivé en état de déshydratation regarde toute cette agitation avec perplexité. « J’étais médecin avant… C’était pas comme ça ».
Il engage facilement la conversation, histoire de passer le temps. Ces patients s’étonnent, en fait, de voir passer sans arrêt des blouses blanches devant eux sans qu’aucune ne s’arrête pour les examiner. « On ne nous dit rien », regrettent-ils. Face à eux, une mère de famille, arrivée blanche comme un linge sur un brancard reprend des couleurs petit à petit. « Je sortais de chez le buraliste avec ma fille quand j’ai été prise de terribles douleurs au thorax ».
Sa fille qui l’a accompagnée, patiente dans le hall à côté. Sur son brancard, la mère de famille s’inquiète. « On devait faire des photocopies pour son inscription au lycée. C’est le dernier jour… D’habitude, je m’occupe de tout le monde à la maison. Là, je ne peux rien faire ».
Lorsque la situation se débloque enfin, tandis que les brancards se dirigent vers les box d’examens, les malades ne sont pas pour autant au bout de l’attente. Si leur état nécessite la venue d’un spécialiste et que ce dernier est au bloc, il faut encore patienter. Cette fois dans le couloir autour d’un patio. De nouveau de longues heures avant une hospitalisation dans le service approprié. Pourvu qu’il y ait de la place. Décidément, pour les patients, leur famille comme les équipes médicales, un passage aux Urgences n’est pas de tout repos.
Midilibre
